Dans la conférence “La puissance et l’impuissance de l’individu” le mercredi, Dominique Rabaté a discuté l’œuvre de Marie Ndiaye. Il pense qu’il existe une forme de puissance paradoxale dans les textes comme Trois Femmes Puissantes, dans lequel les femmes comme Khady ne sont pas fort au sens traditionnel mais qui se battent pour préserver leur dignité. On sait que la vie de Khady est en tout cas misérable et tragique, mais a chaque moment de tristesse, Khady réaffirme que « elle était indivisible et précieuse, et qu’elle ne pouvait être qu’elle-même.» Elle est rejette par sa belle-famille, dans une manière cruelle et presque incompréhensible. Elle est perdu dans la ville et puis le désert, blessé sur son mollet et sans espoir pour l’avenir. Même au moment où elle devient une prostituée, elle entendait les hommes qui parlaient d’elle et pense, « La fille, c’est moi…elle qui était Khady Demba dans toute sa singularité. » Khady est forte parce que elle sait qu’elle existe, qu’elle est un être dans le monde. Khady est faible et il est fréquemment soumis à des décisions des autres, mais elle reste toujours un individu. Elle existe dans le monde comme si elle n’est pas y attaché ; le lecteur a toujours l’impression qu’elle est totalement déconnectée. Elle oublie beaucoup de choses, et choisit d’ignorer bien d’autres ; et la plupart de temps, elle vit en silence. Comme Rabaté a dit, le sujet se maintient, malgré tous les obstacles de la société. Sa vie courte était pleine de la souffrance, mais je pense que son obstination est une indication de sa résistance ultime, on peut dire la source de sa puissance.
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La voix et l’identité de Khady
Tout au long de ce roman, le pouvoir des mots et de langage m’a frappé. La puissance de Khady et son évolution sont représentées par son usage de sa propre voix. Au début de cette section du livre, Khady reconnaître « une atmosphère de muette déférence autour d’elle ». Elle sait son prénom et le nom de son mari, mais elle admit qu’elle ne comprend guère d’autre. Même après – ou peut-être à cause de – la mort de son mari, Khady reste silencieuse. Ses belles-sœurs s’appellent « la muette », et elle ne lutte pas quand elles et sa belle-mère disent qu’elle doit aller en France pour les renvoyer de l’argent.
Je suis d’accord avec Nana que Khady a la puissance parce qu’elle essaie d’aider sa famille et de suivre les directions assez dangereuses des hommes autour d’elle. Je dirais aussi qu’elle cherche lui-même et sa propre voix à cause de ce voyage. A la page 277, on voit déjà que Khady commence à avoir une voix. Elle veut argumenter avec l’homme qui a pris son argent – elle pense qu’il a tort – mais elle est toujours trop timide.
A la fin du roman, cependant, Khady se reconnaît ; elle a une voix et une identité. « C’est moi, Khady Demba, » dit-elle. L’identité est une forme de pouvoir, et c’est pour ça que Ndiaye a intitulé ce livre « Trois Femmes Puissantes ». Dans une interview, elle a dit qu’elle a considéré le titre « Trois Femmes Fortes » mais que l’autre était plus correct – c’est peut-être parce que le mot « puissant » incarne plus une idée de l’intérieur et d’une esprit forte bien que le mot « fort » représente plus une idée de la physique.
Les perspectives différentes sur l’expérience d’être une femme
En lisant la selection de Trois Femmes Puissantes et quelque critiques sur le livre, ce que j’ai trouvé interessant était la différence entre le ton de Marie NDiaye envers la situation des femmes et lesquels des autres auteurs que nous avons discutés ce semestre. Tandis NDiaye crée une image distinctement désespérée de l’existence des femmes partout dans le monde, Fatou Diome, par exemple, donne à ses personnages féminins de la chance d’améliorer leurs vies. La femme de NDiaye que nous avons rencontrée s’appelle Khady, et après la mort de son mari, elle éprouve un grand nombre de souffrances sans explications. En plus, à la fin, Khady exprime qu’elle a souffert la douleur justement pour être “préparée à ne pas juger anormal d’être humiliée”. Donc le lecteur tire du texte qu’il n’y a pas de sens en essayant de changer les circonstances miserables des femmes. À l’autre côté, même si les femmes souffrent de l’oppression de leurs maris, de leurs familles, et de la société en général, Diome montrent qu’il y a de l’opportunité pour les femmes d’échapper leurs sorts. Le personnage principal du livre de Diome, Salie, est elle-même un exemple d’une femme qui pouvait partir ses mauvaises circonstances et créer une nouvelle vie. Donc, c’était interessant pour moi de lire le texte de NDiaye, qui est née et a vécu sa vie entière en France, et de découvrir un ton beaucoup plus pessimiste sur la situation des femmes. Pourquoi Diome, j’y pense, avait-elle une perspective assez différente sur la capacité des femmes d’améliorer leurs vies?
Réussir est une révanche
Un motif intéressant que j’ai remarqué dans Le Ventre de l’Atlantique est le succès financier des gens qui ne sont pas bien intégrés dans leurs communautés. J’en parlerai en utilisant quelques exemples du livre.
Premièrement, considérons Salie, le personnage principal, qui bien sûr réussit dans la vie par rapport aux autres Sénégalais. Avant son succès économique, cependant, elle n’avait aucun succès social. Elle est née d’un amour illégitime et puis est rejetée et abusée par son beau-père. Sa mère ne la protégeait pas contre l’abuse ; alors, sa grand-mère l’a adoptée. Elevée par sa grand-mère, Salie occupait une place bizarre et atypique dans la famille sénégalaise. En plus, Salie ne s’intégrait pas bien avec les autres filles et femmes de sa communauté. Au lieu d’aimer le ménage, la cuisine, et le bavardage, elle aimait être seule pour lire, ce qui n’était pas normal à Niodior. Elle rebellait contre les normes en allant à l’école de Ndetare et apprenant à écrire. Puis, elle s’est mariée avec un Français au lieu d’avec un Sénégalais, est sortie pour aller en France, écrivait des livres, et continuait ses études. Par conséquence, elle possédait plus de sécurité financière que ses compatriotes à la fin, peut-être à cause de sa marginalité dans la société sénégalaise.
Puis, il y a le cas de Ndetare, le professeur et l’exilé. Il a dû menacer à quelque niveau aux normes de la société sénégalaise continentale, parce qu’il était considéré par le gouvernement ou par la communauté de mériter une expulsion. Dans ce sens, il ne s’intégrait pas bien dans sa patrie. Puis, à cause du fait qu’il était étranger à Niodior et tenait des opinions différentes, il ne s’intégrait pas non plus sur l’île. Mais peut-être à cause de ses différences, il se trouvait avec plus de succès que les autres de l’île. Il n’avait pas de famille à nourrir et n’en aurait jamais (qui marierait leur fille avec un homme étranger et non traditionnel ?), et il tenait un travail intellectuel avec un salaire régulier.
Enfin, Madické nous présente un autre exemple de ce phénomène. Madické était différent des autres avec le fait qu’il choisissait comme idole un footballeur italien, Maldini, quand ses amis du village choisissaient tous des joueurs français. Quand il y avait un match avec les Français contre les Italiens et les Italiens ont perdu, Madické se sentait isolé. Après le don de Salie pour ouvrir une boutique, il a pris son exclusion, l’a emballée en papier, et en a utilisé l’énergie pour réussir au projet de la boutique, tandis que ses amis continuaient à ne rien faire, voyant le football comme la seule route au succès.
Hors du livre, je trouve souvent ce même motif de la réussite malgré l’exclusion sociale. C’est souvent chez les immigrés où je le vois, comme quand ils ne se croient pas bien intégrés dans une société et donc travaillent fort pour y réussir, peut-être pour échapper aux stéréotypes. J’ai contribué moi-même à ce motif : je viens d’une ville où je diffère des autres avec ma religion et mes opinions politiques. Comme je ne m’y sentais jamais bien intégrée, je voulais toujours montrer que je suis aussi « légitime » qu’eux en réussissant à l’école et, plus généralement, à la vie. Réussir est comme une revanche contre ceux qui nous rejettent, ou comme une preuve que nous sommes aussi humains qu’eux.
More on Algeria
BRUNO, CHIEF OF POLICE by Martin Walker
Written in 2008 by journalist and historian Martin Walker, this novel is a murder mystery set in provincial France. The victim is an elderly North African, who not only fought in the French army, but won the Croix de Guerre for his efforts. The investigation “opens wounds from the dark years of Nazi occupation” and even this “seemingly perfect corner of la belle France is not exempt from [its] past”. Throughout the novel, there is much discussion of the topics we studied in class last semester. There is mention of the banlieues violence, racism, religious conflict in a society that prides itself on its laïcité and so on. The solution of the murder, however, reveals an entirely new twist in the history we studied. I don’t know how to hint at it without ruining the novel but it totally blew my mind. And the way that Bruno, the local chief of police deals with the shocking denouement is also excellent food for thought.
Has anybody read it?? And if anybody is looking for a light read this summer, please please please pick this up so I can hear your thoughts about it! It’s not particularly satisfying on a literary level, but it brings to light a new, staggering dimension in Franco-Algerian relations.
Hors la Loi by Rachid Bouchareb
Back in March, I posted about the film Indigènes. Bouchareb’s new film Hors la Loi was shown at Cannes this year and met with great controversy. French war veterans, pieds noirs and right-wing politicians protested its screening, accusing the movie of being biased against France (its portrayal of the 1945 Sétif massacre seems to have been particularly offensive). Audiences were frisked going into the theatres etc. I’m dying to see it but haven’t heard anything about mainstream distribution…has anybody seen it or read anything about it? I hear firsthand that it is just as beautifully shot as Indigènes but a review in The Telegraph says that “depth and complexity are being flattened in the pursuit of accessibility”.
Faiza Guene
When she published Kiffe-kiffe demain in 2004, Faiza Guene was 19 years old. The book became a sensation in France. At the INA website, you can watch a short news segment about here aired at the time as well as a segment from a 2004 talk show in which guests discussed the book. (These sometimes take a little while to load, so be patient!). You can see a more recent interview with her, from 2008 when her second book came out, here.
Please share any other videos, reviews, radio programs or commentaries about the novel here.
Le Voile et “Persepolis”
En continuant avec notre discussion du voile en France, je vous présente un bande-dessiné qui s’appelle « Persepolis » que j’ai lu dans un classe à Duke le semestre dernière. Dans ce roman graphique, Marjane Satrapi, qui est l’auteur et l’illustratrice, raconte son histoire personnelle pendant la révolution Iranienne. Le style est simple, et elle utilise seulement le noir et la blanche pour illustrer ses scènes. Cependant, les images restent poignantes, et les représentations des femmes et le voile (aussi le titre du premier chapitre) deviennent un motif commun. Je trouve que le roman graphique capture la lutte entre la liberté féminine et la religion dans un conflit qui est déjà passée.
Aussi, en 2007, Satrapi et un réalisateur d’animation, Vincent Parronaud, a adapté « Persepolis » au film animé. Ils maintiennent le même style du roman graphique et présentent les mêmes issues dans le conflit entre le Shah et les fondamentalistes islamiques. Le film a gagné une nomination pour le meilleur film animé aux Academy Awards, mais il a perdu à Ratatouille.
Voici la bande-annonce pour le film :
Qu’est-ce que vous pensez de comment le voile est présenté dans le film ?
Ils disent que je suis une beurette
La lecture de l’article de Azouz Begag et des articles de Achille Mbembe m’a fait penser au roman Ils disent que je suis une beurette de Soraya Nini. J’ai eu l’opportunité de lire ce roman il y a 2 ans pour un de mes cours de français et j’ai vu aussi pour ce même cours, l’adaptation cinématographique du roman, Samia (nom aussi de la protagoniste du film et du roman).
Voici un brève résume du roman (http://www.priceminister.com/offer/buy/654128/Nini-Soraya-Ils-Disent-Que-Je-Suis-Une-Beurette-Livre.html) :
Samia habite Le Paradis , une cité HLM de Toulon, avec ses quatre sœurs, ses trois frères et ses parents. Dans cette famille algérienne, la vie est rythmée par les traditions : les garçons font la loi, les filles leur obéissent. L’été de ses douze ans, Samia découvre qu’elle doit se battre pour se faire admettre telle qu’elle est : une jeune fille entre deux cultures, tiraillée entre ses désirs et les valeurs que veulent lui transmettre ses parents. Pour conquérir le droit de vivre comme les filles de leur âge, Samia et ses sœurs se serrent les coudes. Faire des études, passer deux heures en boum, gagner de l’argent de poche… sont autant de victoires sur le racisme, celui des autres, mais aussi de la famille qui ne fait pas l’effort de comprendre le monde qui l’entoure.
Ils disent que je suis une beurette montre au lecteur deux expressions du racisme auquel les « beurs » doivent se confronter : le racisme exprimé par une partie de la population française contre les arabes et le racisme de quelques arabes contre les français. Les parents de Samia n’acceptent pas la relation d’une de ses sœurs avec un français, alors on voit clairement l’aliénation des arabes et leur racisme. Le roman présent, a la même fois, une quantité innumérable de situations injustes dans la vie des familles maghrébines : la persécution de la police, le traitement injuste des franco-algeriens dans les écoles et lieux de travail. Selon moi, ce roman montre très bien la situation des Franco-algériens en France et donc je vous le recommande. J’ai bien aimé aussi le film, alors si vous n’avez pas le temps de lire le roman peut-être vous pouvez au moins regarder le film 🙂
Voici un extrait du film Samia
Three Languages of Camus – Français/English/Kreyòl
This is the first sentence of one of the most famous phrases in French literature due to the ambiguity of the temporal reference.
Here is a video of Camus receiving his Prize as Nobel Laureate.
http://www.ina.fr/video/AFE85007686/la-remise-du-prix-nobel-a-albert-camus.fr.html
http://www.ina.fr/video/AFE85007686/la-remise-du-prix-nobel-a-albert-camus.fr.html
Here are some other translations that can also be found online.
- Gilbert’s 1946 translation is: “Mother died today. Or, maybe, yesterday; I can’t be sure. The telegram from the Home says: YOUR MOTHER PASSED AWAY. FUNERAL TOMORROW. DEEP SYMPATHY. Which leaves the matter doubtful; it could have been yesterday.”
- Laredo’s 1982 translation is: “Mother died today. Or maybe yesterday, I don’t know. I had a telegram from the home: ‘Mother passed away. Funeral tomorrow. Yours sincerely.’ That doesn’t mean anything. It may have been yesterday.”
- Ward’s 1988 translation is: “Maman died today. Or yesterday maybe, I don’t know. I got a telegram from the home: Mother deceased. Funeral tomorrow. Faithfully yours. That doesn’t mean anything. Maybe it was yesterday.” [Maman is informal French for the informal EnglishMum/Mam/Mom; a strict translation of the opening line is “Today, mom died.”][4]
Camus, Albert. L’étranger. Collection Folio 2. Paris: Gallimard, 2008. Print.
Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingues. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. (p.9) |
Camus, Albert, and Matthew Ward. The Stranger. New York: Vintage International, 1989. Print.
Maman died today. Or yesterday maybe, I don’t know. I got a telegram from the home : “Mother deceased. Funeral tomorrow. Faithfully yours.” That doesn’t mean anything. Maybe it was yesterday. (p.3) |
Camus, Albert. Etranje! Trans. Régis, Guy. Koleksyon Souf Nouvo. Haïti: Edisyon Près Nasyonal d’Ayiti, 2008. Print.
Manman mwen mouri jodi a. Se dwe yè pito. Mwen pa konnen. Mwen resevwa yon telegram Azil la : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Bagay sa pa vle di anyen. Siman se yè vrèman. |
What is most interesting in the Haitian translation is that the French was still retained.
Camus and Algeria
How should we think about the relationship between Camus’ writing and his biography as a person born and raised in colonial Algeria? This question has preoccupied many critics, particularly in recent years. Over the years many interpreters of the novel have emphasized the philosophical — perhaps “universal” — themes approached in the book, sometimes downplaying the importance of its placement within the colonial Algerian context. But a recent book by David Carroll, argues that connecting Camus to his Algerian roots is vital for understanding his work. You can read an interview with Caroll about his book here.
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