Bicentenaire, publié en 2004, est le quatrième livre de Trouillot d’être venu en France. Le livre décrit les manifestations en 2004 au palais présidentiel au jour du bicentenaire de l’indépendance d’Haïti. Bicentenaire, raconté au point de vue de Lucien Saint-Hilaire, un étudiant, illustre son « voyage » de village pauvre au capital Port-au-Prince pour la manifestation. En plus, le lecteur rencontre d’autres personnes dans sa vie, comme sa mère Ernestine Saint-Hilaire, qui est pauvre et aveugle, son petit frère, « le petit » ou « Little Joe », qui est beaucoup plus violent et vindicatif que Lucien, et le docteur riche qui est le père d’Alfred, à qui Lucien donne des cours particuliers. Lucien rencontre aussi l’épicier, qui a la nostalgie du passé d’Haïti, et la journaliste étrangère qui interviewe Lucien. L’histoire développe à la manifestation des étudiants à la fin, pendant laquelle Lucien meurt (French Book News).
Dans son interview « 5 Questions pour Île en île »,
http://www.dailymotion.com/video/xrb27l_lyonel-trouillot-5-questions-pour-ile-en-ile_creation
Trouillot dit que parmi les textes qui ont influencé son écriture, comme Les Raisins de la colère de John Steinback, il aime la littérature qui « porte à la fois le rêve d’un monde possible et la douleur du monde réel ». Le lecteur peut voir cette dichotomie dans Bicentenaire à travers les personnages principaux Lucien et son frère « le petit » ou « Little Joe ». Lucien représente le monde possible et paisible, pendant que son frère, plus violent, dépeint « la douleur du monde réel ». Selon une analyse très intéressante de Bicentenaire , l’auteur dit que les personnages du roman ressemblent aux personnages historiques: particulièrement, Lucien peut représenter Toussaint Louverture, qui était plus modéré, pendant que son frère ressemble à Jean-Jacques Dessalines, plus intransigeant. Dans un entretien, Trouillot dit que même si ses travaux littéraires ne sont pas inspirés par des personnes spécifiques, les personnages dans ses travaux représentent les groupes différents des gens, et Trouillot voulait représenter la société en réel. Trouillot dit aussi qu’il a choisit Lucien comme étudiant pour être le personnage principal, parce qu’il voulait faire hommage aux étudiants qui étaient les plus nombreux dans les manifestations du bicentenaire (Lycée René-Josué Valin).
En plus, pendant l’interview « 5 Questions pour Île en île », Trouillot dit que dans son écriture, il essaie d’aborder la difficulté de définir un « nous » en collectivité en Haïti, à cause des différences entre les classes sociaux. Trouillot explique qu’il veut « explorer cette tension entre l’individualité voulant naître à elle-même et l’impossibilité de ce « nous » non existant ». Par exemple, dans Bicentenaire, le lecteur voit cette tension à travers Lucien, qui « aime bien marcher, mais a toujours détesté chanter à l’unisson » (Bicentenaire 73). En lisant, le lecteur devine que Lucien ne ressemble pas aux autres étudiants universitaires. Néanmoins, vers la fin de l’histoire, le lecteur voit un changement dans Lucien, qui d’abord a dit « Ernestine Saint-Hilaire, je ne sais pas pourquoi je marche. Même quand je crois le savoir, je ne le sais pas vraiment » mais à la fin déclare, « C’est pour ca que je marche. Pour trouver pas à pas le chemin de la vérité . . . parce qu’il n’y a pas de médecin dans la zone, parce qu’il n’y a pas d’argent pour payer le médecin, parce que personne n’a jamais pris le temps de regarder les yeux. C’est pour tes yeux morts que je marche » (Bicentenaire 58, 102-103)
En plus, Trouillot illustre les classes sociales différentes à travers les personnages comme le docteur, qui est le père très riche d’Alfred, et l’épicier qui évoque des souvenirs de Port-au-Prince ancien. L’analyse mentionnée au dessus examine la représentation de François et Jean-Claude Duvalier par le docteur et son fils Alfred, respectivement, et comment le pouvoir et le privilège passent entre famille. Trouillot écrit dans Bicentenaire, “Et le docteur souriait à ce signe de pauvreté (ou telle était l’interprétation de l’étudiant) . . . c’est le vulgaire de rôle entre le luxe et la nécessité, entre l’orgueil et le statut » pour illustrer cette idée du privilège de certains gens en Haïti (Bicentenaire 23). En plus, le livre montre la diversité des gens à la manifestation, écrivant « Parmi les manifestants, il y en a de très sales, un mélange de colère et de pauvreté qui ne s’est pas lavé depuis longtemps, faute de temps ou d’eau propre. Il y en a aussi de très bien mis qui manifestent le dimanche en habit du dimanche, des habillés ton sur ton » (Bicentenaire 76).
On voit aussi la critique de Trouillot des écrivains étrangers qui écrivent sur Haïti sans le bien connaître, comme la journaliste étrangère dont Lucien fait connaissance, qui dit « Vous avez le soleil » (Bicentenaire 61). Puis Lucien dit, « Elle avait dit ça, comme si elle prononçait une vraie vérité. Elle avait dit ça, et il l’avait détestée . . . En pays tropical, qu’est-ce dont que le soleil sinon la plus usée des métaphores ? » (Bicentenaire 61)
–
Pour en apprendre plus sur Bicentenaire, regardez les sites-ci:
Vidéo d’un entretien avec Lyonel Trouillot: “5 Questions pour l’Île en île.” Île en île. Daily Motion. 4 juin 2012. Web. 1 Oct 2012. <http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/media/5questions_trouillot.html>.
Critique de Bicentenaire: Chemla, Yves. “Bicentenaire de Lyonel Trouillot.” Africultures. 27 Nov. 2004. WikiAfrica/Wikipedia. 2 Dec. 2010.
Analyse de Bicentenaire: Munro, Martin. “Interdependance and Intertexuality in Lyonel Trouillot’s Bicentenaire.” Small Axe. 12.3 (2008): 42-52. <http://muse.jhu.edu/journals/small_axe/summary/v012/12.3.munro.html>.
–
4. Bicentenaire