« Pour moi, tout Aristide est dans François Duvalier. Quand j’étais gosse à l’école, j’apprenais les slogans de Duvalier. Et bien, les phrases sont interchangeables. Mais, il y avait chez lui une sorte de destruction presque maladive pour réduire à zéro l’administration publique. Et, plus cela allait, plus il y avait criminalisation, plus cela tirait vers le bas, moins les intellectuels étaient considérés. » – un entretien avec Lyonel Trouillot sur l’Humanité.fr
Le Collectif “NON”
Compte tenu du fait que Trouillot était forcement contre la dictature de Duvalier et voyait une ressemblance entre Duvalier et Jean-Bertrand Aristide, le gouvernment plutôt sévère d’Aristide pendant quelques-unes des années 1990 et de 2001 à 2004 était une période de temps plein d’activisme de la part de Trouillot. En novembre 2003, Trouillot, avec d’autres initiateurs Magalie Comeau Denis, Sito Cavé, et Théodore Beaubrun Jr., a commencé le Collectif NON, un groupe d’intellectuels haïtiens qui ont contribué à la chute du gouvernement de Jean-Bertrand Aristide (Jeune Afrique).
Les appels de collectif NON disent que « La nation, les artistes sont menacés » après le parti politique Fanmi Lavalas, dont Aristide était le chef autrefois, a rejeté le vote de la Constitution de 1987 « qui garantit les libertés d’expression, de réunion et d’association » et qui autorise les Haïtiens à manifester sans menaces (Africultures). Selon Trouillot, le collectif NON a « deux objectifs : défendre les libertés et contribuer à une pensée qui aiderait ce pays à sortir de la situation dans laquelle il se trouve » (l’Humanité.fr).
Trouillot et ses collègues de collectif NON citent des événements irrespectueux, comme « La profanation de l’espace universitaire . . . de barbarie perpétrés contre étudiants et professeurs et contre le recteur et un vice-recteur de l’Université d’Etat » (Africultures). Ici le collectif fait référence à l’attaque à Pierre Marie Paquiot, le recteur de l’université d’Etat d’Haïti, et celle à Wilson Laleau (le vice-recteur) en 2003 pendant une manifestation des « chimères » contre le gouvernement et les célébrations officielles du bicentenaire de l’indépendance haïtienne. Le collectif écrit à l’ambassadeur des États-Unis en Haïti pendant ce temps, James Foley, « En manifestant à ce régime transgresseur des droits des citoyens et citoyennes votre condamnation de sa politique de répression et d’intimidation, votre gouvernement apportera au peuple haïtien sa plus grand contribution à une commémoration signifiante des deux cents ans d’une indépendance chèrement acquise ». Le collectif écrit aussi aux artistes pour les informer de la situation de la violence et de la répression en Haïti et pour demander leur soutien (Africultures).
Trouillot dit qu’un exemple d’une intervention du collectif était de:
L’analyse de Trouillot de la perspective étrangère sur Haïti
Dans son article titré « Hallward, or The Hidden Face of Racism », Trouillot donne une analyse critique de la représentation étrangère d’Haïti. En particulier, il fait des commentaires sur le livre Damming the Flood : Haiti, Aristide, and the Politics of Containment de Peter Hallward, un professeur de la philosophie. Trouillot condamne l’effort de Hallward de représenter Haïti sous Aristide comme très partial et pas juste. Par exemple, Trouillot cite Hallward comme ayant dit « Aristide was the savior of the poor », et que le poet Jacques Roche, qui soutenait la liberté mais qui était enlevé, torturé, et tué par le gouvernement d’Aristide, comme juste un journalist anti-FL (Fanmi Lavalas). En plus, Trouillot fait des commentaires sur le gouvernement d’Aristide, par exemple comment même quand Préval était élu entre les mandats d’Aristide, Préval était une marionnette politique d’Aristide, et comment avec l’augmentation du mécontentement du peuple haïtien, le gouvernement d’Aristide a utilisé plus de crime organisé comme arme politique. Trouillot aussi voit beaucoup de similarités entre Aristide et le régime des Duvaliers, disant :
“The comparison between the Aristidian discourse and the Duvalierien one . . . is convincing enough to recognize, in different periods, the same type of phenomenon. Like Duvalier, Aristide expresses a total disdain for civic and political institutions. Like Duvalier, Aristide controls everything personally. Like Duvalier, Aristide is an ‘immaterial being.’ Like Duvalier, the choice of Aristide is dictated by a ‘superior force’” (Trouillot 134).
A travers cet article, Trouillot veut montrer comment les représentations étrangères d’Haïti comme celle de Hallward sont fausses. Dans une citation très sévère, Trouillot dit:
“Peter Hallward’s book is not a book on Haiti, but a book on Peter Hallward. A book on those intellectuals well (or uneasily) installed in their careers in the bosom of the empire, incapable of acting upon the social realities of their countries and societies, who go looking elsewhere for outlets to ease their consciences” (Trouillot 132).
Trouillot démontre les deux standards de quelques écrivains étrangers écrivant à propos d’Haïti:
“But he accepts as legitimate in Haiti, concerning Haiti, things that would he would find unacceptable elsewhere: for Hallward, in Haiti a rapist is a militant leader; in Haiti the violation of university spaces is a trivial affair; in Haiti the delirium of a madman who claims to be sent by the God is the expression of profound political thought. Hallward does not recognize the unions, the peasant organizations, the political parties as legitimate representatives of their members’ interests” (Trouillot 132).
L’opinion de Trouillot sur l’assistance internationale
Dans cette vidéo d’un entretien, Trouillot parle à propos de l’assistance internationale après le tremblement de terre en Haïti le 12 janvier 2010. Il dit qu’il a quelques inquiétudes à propos de cette assistance, mais en même temps la question la plus importante selon lui, c’est « qu’est-ce qu’on va faire ?» avec cette assistance en Haïti. En plus, il parle d’une manière raisonnable en disant qu’ « on ne peut pas non plus forcer les gens à se mobiliser autours d’un problème qui peut leur sembler un problème éloigné de leur propre réalité ». Une remarque très intéressante de lui, c’est l’importance d’avoir une identité collective du pays comme Haïti. C’est une raison pour laquelle il croit en l’importance des arts et de la littérature, parce qu’il dit « C’est à travers les arts, les pratiques culturelles . . . c’est dans les poèmes qu’il faut aller cherchez le veux de vivre ensemble ».
Trouillot a écrit un livre titré Refonder Haïti dans lequel il parle de comment la reconstruction d’Haiti n’est pas seulement le travail des gouvernements étrangers ni des ONGs, mais c’est également celui des citoyens haïtiens. Voici un sommaire et une analyse du texte.
La critique sur Lyonel Trouillot
Pour répondre à la condamnation de Trouillot du livre Damming the Flood : Haiti, Aristide, and the Politics of Containment, Peter Hallward a écrit un article titré « Lyonel Trouillot, or The Fictions of Formal Democracy ». Dans cet article, Hallward illumine ceux que sont, selon lui, les contradictions qui se trouvent dans l’argument de Trouillot contre Hallward.
D’abord, Hallward attaque la comparaison de Trouillot entre le gouvernement d’Aristide et le régime Duvalier :
“Novelist Lyonel Trouillot was a prominent figure in the so-called intellectual wing of the anti-Aristide opposition. In the run-up to the 2004 coup, Trouillot and his colleagues went to considerable lengths to equate Aristide and the dictator François Duvalier. This was no small ideological feat: according to their critics, Aristide’s supporters may have been responsible for killing around thirty of their political opponents . . . whereas Duvalier’s army and Macoutes killed some fifty thousand people” (Hallward 175).
En plus, Hallward écrit comment Trouillot fait deux poids deux mesures en discutant le gouvernement d’Aristide. Hallward dit que le « formal democracy » que Trouillot voulait en Haïti, ce n’était qu’un autre coup d’État.
“If this is what Trouillot calls wild and dictatorial repression then I am curious to know how he might characterize other recent periods in Haitian history, for example, 1986-90 or 1991-94. I am especially curious to know how he might characterize the policies implemented by the post-democratic government of which he was himself a distinguished member, which in 2004-06 killed thousands of Lavalas supporters and imprisoned or exiled almost the entire Fanmi Lavalas leadership, in blatant violation of the rule of law” (Hallward 179).
Pendant que Trouillot condamne Hallward pour avoir parlé de la part des Haïtians même si Hallward est étranger, Hallward critique Trouillot pour avoir généralisé de la part des Haitians sans leur demandant leurs opinions.
“In fact, if you bother to ask a range of Haitian politicians and journalists about Aristide’s popularity, then this is what many if not most of them will tell you, again and again. “It is undeniable,” Préval’s minister for literacy told me in January 2007, “that Jean-Bertrand Aristide is still the most popular man in Haiti, and if he could run for office again he would be re-elected tomorrow”” (Hallward 180-181).
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Pour en apprendre plus sur l’activisme de Trouillot, regardez les sites-ci:
Entretien avec Trouillot sur les questions politiques: Escarpit, Françoise. “Lyonel Trouillot : ” Ce sont bien les Haïtiens qui ont renversé Aristide. “” l’Humanité.fr. 9 Mars 2004. 30 Nov 2012. <http://www.humanite.fr/node/349404>
Vidéo d’un entretien: “Lyonel Trouillot à propos de la reconstruction d’Haïti.” rfi. Dailymotion, 1 avril 2010. Web. 1 Dec 2012.
Description du collectif “NON”: Blanchet, Max. “Haiti: intellectuals and artists engage in a struggle against the status quo.” AlterPresse. 23 Nov. 2003. 3 Déc 2012. <http://www.alterpresse.org/spip.php?article903>.
Ménard, Nadève. “Book. Liv.Livres.” Tande. Blogger. Web. 3 déc 2012.
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2. Activisme
7. Ses opinions sur l’écriture