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Les questions de la religion, la culture, et la loi

La question de la voile est un débat compliqué, mais la loi qui prévoit une amende pour les porteuses de niqab ou burqa (qui cachent le corps entier) était presque incontestable au moment d’adoption. Il y a presque deux mois, deux femmes ont été condamnées par un tribunal à cause du niqab. Cet article explique les amendes et la réaction des femmes.

A ce moment, un homme d’affaires français avait promis de payer les amendes infligées aux femmes musulmanes. En plus, une femme insiste qu’elle va poursuivre l’action dans la Cour européenne des droits de l’homme. Est-ce qu’il y a une possibilité que la Cour européenne va considérer cette loi ? Cela me fait penser au débat l’année dernière sur le crucifix dans les écoles italiennes. Une mère a protesté contre leur présence et la Cour européenne a décidé que les croix peuvent reseter dans les écoles publiques. Regardez cet article pour une discussion des conclusions.

Je ne sais pas qu’est ce qui se passerait si la Cour européenne étudiera l’affaire du burqa et du niqab. Est-ce qu’on peut interdire le voile ou le niqab dans l’ensemble de l’UE ? Est-ce que le tribunal pourrait obliger la France à le permettre ? Ou est-ce que le tribunal ferait une exception pour la laïcité française, comme il a fait pour l’Italie ?

J’ai trouvé aussi un sondage intéressant qui compare la perception du sécularisme aux pays différents. Les résultats ont ete publié dans le Financial Times en 2006. C’est seulement un seul sondage, mais les différences entre les pays sont fascinantes. Par exemple, la majorité des français et des américains sont d’accord que la religion de doit pas être enseignée dans les écoles publiques, mais ils sont en désaccord sur le port des symboles religieux. En plus, les divergences entre les pays européens indiquent qu’il est difficile d’établir un système juridique de la moralité que tout le monde va accepter.

 

-“Do you believe that the Church and state should be kept separate in modern Europe?”

G.B. France Italy Spain Germany
Yes 70% 86 71 84 77
No 9% 5 20 9 10
Not Sure 21% 10 9 8 13

-“Do you feel that religion should be taught in state schools?”

G.B. France Italy Spain Germany U.S.
Yes 56% 20 68 40 56 28
No 29% 72 25 49 35 59
Not Sure 15% 8 7 11 9 13

-“Do you feel that children should be allowed to wear a religious sign or article of clothing at school which is representative of their beliefs (such as crucifixes, headscarves)?”

G.B. France Italy Spain Germany U.S.
Yes 48% 10 61 44 40 77
No 36% 83 29 43 51 14
Not Sure 15% 7 10 13 10 8

-“Do you feel that the Dutch government should have the right to ban all Islamic veils which cover the body and face such as burqas?”

G.B. France Italy Spain Germany U.S.
Yes, the Islamic veils should be banned in all public places. 39% 39 35 23 27 14
Yes, the Islamic veils should be banned but only in certain circumstances (for example, schools). 30% 41 24 30 33 17
No, Islamic women should have the right to wear the Islamic veils if they wish to do so. 23% 13 34 39 33 59
Not sure. 9% 7 7 8 7 11

“Religious Views and Beliefs Vary Greatly by Country, According to the Latest Financial Times/Harris Poll” Dec 20 2006.

La puissance et l’impuissance de Khady

Dans la conférence “La puissance et l’impuissance de l’individu” le mercredi, Dominique Rabaté a discuté l’œuvre de Marie Ndiaye. Il pense qu’il existe une forme de puissance paradoxale dans les textes comme Trois Femmes Puissantes, dans lequel les femmes comme Khady ne sont pas fort au sens traditionnel mais qui se battent pour préserver leur dignité. On sait que la vie de Khady est en tout cas misérable et tragique, mais a chaque moment de tristesse, Khady réaffirme que « elle était indivisible et précieuse, et qu’elle ne pouvait être qu’elle-même.»  Elle est rejette par sa belle-famille, dans une manière cruelle et presque incompréhensible. Elle est perdu dans la ville et puis le désert, blessé sur son mollet et sans espoir pour l’avenir. Même au moment où elle devient une prostituée, elle entendait les hommes qui parlaient d’elle et pense, « La fille, c’est moi…elle qui était Khady Demba dans toute sa singularité. » Khady est forte parce que elle sait qu’elle existe, qu’elle est un être dans le monde. Khady est faible et il est fréquemment soumis à des décisions des autres, mais elle reste toujours un individu. Elle existe dans le monde comme si elle n’est pas y attaché ; le lecteur a toujours l’impression qu’elle est totalement déconnectée. Elle oublie beaucoup de choses, et choisit d’ignorer bien d’autres ; et la plupart de temps, elle vit en silence. Comme Rabaté a dit, le sujet se maintient, malgré tous les obstacles de la société. Sa vie courte était pleine de la souffrance, mais je pense que son obstination est une indication  de sa résistance ultime, on peut dire la source de sa puissance.

La race et les mots

Une idée qui m’a frappé dans les articles d’Achille est la notion de la puissance du langage. Dans « La République et sa Bête » il dite «Or, a partir du moment ou l’on définit la banlieue comme habitée non par des sujets moraux a part entière, mais par une masse indistincte que l’on peut disqualifier sommairement (sauvageons, racaille, voyous et délinquants, caïds de l’économie parallèle)…la tentation est grande de vouloir appliquer, aux catégories les plus vulnérables de la société française, des méthodes coloniales tirées des leçons de la guerre des races. » Même si le mot « racaille » n’est pas littéralement raciste, l’usage des mots qui suggèrent la différence et l’inégalité renforcent symboliquement la puissance de l’état contre une population qui est implicitement identifiée comme inferieure. Et le problème en France n’est pas limité aux immigrés illégaux – les vrais citoyens français, nés dans la métropole, sont marqués par les mots de différences qui provoquent le ressentiment. Dans un pays où le gouvernement ne reconnaît pas « la race » comme une catégorie valable, il existe les structures sociales et politique qui marginalisent les non-blancs. C’est plus facile de discriminer quand on ne se sent pas coupable. En plus, car la nationalité française est basée sur le droit de sang et pas le droit de sol, une famille qui est appelée « immigré » peut être perçu automatiquement comme non-francais.

Un bon article de lire à ce sujet est « France : the riots and the Republic » de Graham Murray. Nous avons le lu dans mon cours de « Black Europe. » On peut l’accès à travers le site de Duke Library. Dans ses articles, Achille discute la « palestinisation » des banlieues. Murray fait une comparaison similaire :

“There is, at best, a strange coyness – an evasiveness – with regard to how to describe the ethnic minorities in France…the establishment shies away from appellations which might promote any sense of a community identity other than that of the French republic itself. … Ambiguous and patronising anachronisms in the vein of ‘les personnes issues de l’immigration’, ‘les jeunes des quartiers difficiles’, or even ‘les personnes de couleur’ appear to be more acceptable terminology. If this reluctance to speak clearly and accurately about ethnic minority communities is at best coyness, it is at worst a deliberate negation of their very existence. Not exactly on the level of Golda Meir’s ‘there is no such thing as a Palestinian people’ but more a collective denial that France has become, de facto, a multiracial society.”

Films sur la guerre d’Algérie

J’ai pris un cours il y a deux ans sur la mémoire et la représentation de la guerre d’Algérie en France. En fait, le gouvernement français n’a pas adopté officiellement le terme de « guerre » jusqu’en 1999 ; avant, on disait simplement « les évènements » d’Algérie. On peut imaginer que les français voulaient oublier les horreurs de la guerre et la crise d’identité nationale qu’elles ont provoqué. Il est utile d’examiner la représentation de la guerre dans la littérature et le cinéma pour comprendre comment les français peuvent confronter les caractéristiques épouvantables de la décolonisation. La bataille d’Alger est un des films le plus connus de la guerre, mais il y a quelques autres qui présentent les perspectives différentes. Voici les titres et leurs bandes-annonces.

Image de "L'ennemi intime"

Le petit soldat, 1962 (Jean-Luc Godard)

http://www.youtube.com/watch?v=SS1qNnW3XF8

-Avoir 20 ans dans les Aurès, 1972 (René Vautier)

http://www.youtube.com/watch?v=B4CJCbiQgxU&feature=related

­ La trahison, 2006 (Philippe Faucon)

http://www.cinemovies.fr/fiche_multimedia.php?IDfilm=10691

L’ennemi intime, 2007 (Florent-Emilio Siri)

http://www.cinemovies.fr/fiche_multimedia.php?IDfilm=14421

A mon avis, La trahison est le plus intéressant car il présente une perspective unique. Le directeur est un pied-noir. Le film s’agit d’un contingent de l’armée français stationné dans un village isolé et dans lequel il y a des conscrits algériens – les indigènes musulmans.  On voit dans ce film la réalité de la sale guerre, l’usage de la torture, le déplacement des algériens dans les régions isolés, et la complexité des relations entre les soldats français.

Aimé Césaire et Pablo Picasso

Dans notre discussion de Césaire et son « Cahier d’un retour au pays natal, » nous avons noté l’inclusion d’un tableau de Picasso au but du texte. Picasso était inspiré par les arts « primitifs » (l’expression ancienne) comme les masques africains et on peut discerner les empreintes de cette influence dans les pièces comme « Les Demoiselles d’Avignon. » En fait, il y avait un rapport plus profond entre ces hommes : ils se connaissaient et travaillaient ensemble. Ils se sont rencontrés en 1948 au Congres mondial de la paix de Wroclaw, Pologne. Les deux s’intéressaient au surréalisme, l’art africain, et le politique. L’artiste a illustré un livre des poèmes de Césaire, « Corps Perdu. » Voici un de ces dessins, titré « Nègre, nègre, nègre…: Portrait d’Aimé Césaire lauré. »

 

On peut voire un vidéo intéressant avec Anne Egger, un auteur qui a écrit un livre sur cette collaboration, ici : http://www.myboox.fr/video/anne-egger-quand-picasso-illustre-corps-perdu-de-cesaire-6781.html

 

 

Vodou dans les nouvelles

Au sujet de Haïti et la race, j’ai trouvé un vidéo de Henry Louis Gates et PBS (en anglais) qui s’agit de l’histoire des africaines en l’Amérique latine. Le documentaire s’appelle « Black in Latin America » et le première épisode retrace la race et l’identité aux Haïti et la République dominicaine. Je trouve intéressant de comparer les expériences des haïtiens avec les africains dans les colonies non-français. Le film est sorti en avril 2011. (Notez bien que Gates a des opinions politiques très forts.)

Haiti & the Dominican Republic – An Island Divided

Dans une interview sur le site de PBS, Gates explique qu’il y a beaucoup d’idées fausses d’Haïti : « Haiti just had the earthquake, it was very much in the news. Every night for months I would watch Anderson Cooper talking about the earthquake. But never did Anderson Cooper or anyone else talk about the history of Haiti. They’d talk about voodoo as if it was lunatic superstitions rather than one of the world’s old religions. »

Le vodou est mentionné dans un article sur le blog de Foreign Policy (en anglais), qui s’appelle « Rebranding Haiti : The Voodoo Tours ». Le président haïtien, Michel Martelly, était à New York le semaine dernière pour se présenter à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU.  L’article note que Martelly  « wants to wash away the country’s reputation as the Western Hemisphere’s basket case. »

Cet article explique aussi la polémique des casques bleus de l’ONU en Haïti et les difficultés de la reconstruction.

Nafissatou Diallo – DSK

Je veux ajouter une autre perspective à la discussion de l’affaire DSK. Cet éditorial suggère que l’affaire n’est pas seulement un problème du viol et la politique, mais aussi c’est un symbole de la séparation entre les européens puissants (l’homme) et les immigrés marginalisés (la femme). Nafissatou Diallo, dont l’identité, le nom et la vie étaient examinés dans le média français et puis le média américain, est une femme de chambre et une émigrée de Guinée. DSK, comme tout le monde le sait bien, était le directeur du FMI et un politicien célèbre. Un homme qui dirige littéralement l’économie mondiale est accusé d’exploiter une femme d’origine tiers-monde qui possède très peu. On doit penser à « l’anthropophage économie » de MC Solaar.

L’article note plus que cette image frappante. Il y a aussi une discussion des conséquences de l’affaire en Afrique elle-même, pour les femmes qui suivent les nouvelles. En Guinée, le viol et des abus sexuels sont typiquement tabous. Alors pour des victimes africaines qui veulent la justice, le fait que les charges sur DSK sont officiellement abandonnées est peut-être désagréable. Même si c’était une relation consentie, même si Nafissatou Diallo est « sainte ou sorcière, » si le monde pense qu’elle est une menteuse, il sera plus difficile pour les femmes africaines violées d’être crues et protégées.

Bien sûr, je ne peut pas savoir avec certitude si DSK est coupable ou pas, et je ne suis pas responsable du jugement. Mais je pense que les symboles et les effets possibles de ce cas sont très intéressants.

 

(The link above connects to the Le Monde website which only shows a preview if you’re not a subscriber. I also found the full version by searching the Lexis Nexis Academic database through the Duke Library website using the article title, “Nafissatou Diallo – DSK ou les fractures du monde”)