La race et les mots

Une idée qui m’a frappé dans les articles d’Achille est la notion de la puissance du langage. Dans « La République et sa Bête » il dite «Or, a partir du moment ou l’on définit la banlieue comme habitée non par des sujets moraux a part entière, mais par une masse indistincte que l’on peut disqualifier sommairement (sauvageons, racaille, voyous et délinquants, caïds de l’économie parallèle)…la tentation est grande de vouloir appliquer, aux catégories les plus vulnérables de la société française, des méthodes coloniales tirées des leçons de la guerre des races. » Même si le mot « racaille » n’est pas littéralement raciste, l’usage des mots qui suggèrent la différence et l’inégalité renforcent symboliquement la puissance de l’état contre une population qui est implicitement identifiée comme inferieure. Et le problème en France n’est pas limité aux immigrés illégaux – les vrais citoyens français, nés dans la métropole, sont marqués par les mots de différences qui provoquent le ressentiment. Dans un pays où le gouvernement ne reconnaît pas « la race » comme une catégorie valable, il existe les structures sociales et politique qui marginalisent les non-blancs. C’est plus facile de discriminer quand on ne se sent pas coupable. En plus, car la nationalité française est basée sur le droit de sang et pas le droit de sol, une famille qui est appelée « immigré » peut être perçu automatiquement comme non-francais.

Un bon article de lire à ce sujet est « France : the riots and the Republic » de Graham Murray. Nous avons le lu dans mon cours de « Black Europe. » On peut l’accès à travers le site de Duke Library. Dans ses articles, Achille discute la « palestinisation » des banlieues. Murray fait une comparaison similaire :

“There is, at best, a strange coyness – an evasiveness – with regard to how to describe the ethnic minorities in France…the establishment shies away from appellations which might promote any sense of a community identity other than that of the French republic itself. … Ambiguous and patronising anachronisms in the vein of ‘les personnes issues de l’immigration’, ‘les jeunes des quartiers difficiles’, or even ‘les personnes de couleur’ appear to be more acceptable terminology. If this reluctance to speak clearly and accurately about ethnic minority communities is at best coyness, it is at worst a deliberate negation of their very existence. Not exactly on the level of Golda Meir’s ‘there is no such thing as a Palestinian people’ but more a collective denial that France has become, de facto, a multiracial society.”