Des mondes lointains

J’aimerais vous introduire à Doc Gyneco, auteur-compositeur de rap français. Issue de parents guadeloupéens, il grandit dans le 18ème arrondissement de Paris depuis son jeune âge. Ces deux facteurs jouent un rôle prépondérant dans sa vie et sa musique. La chanson « Ne Ici » reflète sur l’expérience et la place des immigrés en France à travers plusieurs thèmes et analyses critiques. Doc Gyneco peint donc une sombre vision de son histoire et de ses désires.

Dans un premier temps,  Doc Gyneco présente un monde paradisiaque mais lointain. Les termes utilisées pour décrire ce monde sont extrêmement accueillant et reflète des images d’un paradis exotique : « il fait chaud on boit l’eau du coco ». Ce monde est en effet paisible et calme : « sous les cocotiers les filles sont dorées » et « ya du zouk a fond des fruits de la passions ». Ses termes nous renvoient aux rêves de vacances : « j’y vais quand c’est gratuit congés bonifies » ; « je suis le guide touristique ». Doc Gyneco augmente notre désire de vouloir visiter cette endroit et même d’y vivre. Tout de même, ce monde est lointain et Doc Gyneco souligne cela par une répétition intense de la phrase « la bas ». Il évoque les endroits lointains de la Soufrière en Sainte-Lucie et la Basse Terre en Guadeloupe. « La pointe » est un nom commun donner a un cap sur une ile. Beaucoup d’activités s’y retrouve, comme de la plonger ou de la pèche.

Dans un deuxième temps, nous retrouvons un malaise omniprésent qui s’empare non seulement de l’auteur mais de l’audience aussi. Ce malaise s’introduit dans le deuxième couplet de la chanson, après que Doc Gyneco ait présenter son monde lointain. Il oppose les deux mondes et souligne sa souffrance : « tu pourra voir la tristesse » ; « ici tout est gris ca s’appelle Paris ». Ces vers en rimes simples utilisent les sens pour susciter l’émotion chez son audience : « les rues sont mortes, les filles décolorées ». Doc Gyneco fait même penser a la violence : « il y a comme une odeur de gaz sur les Champs Elysées », qui pourrait faire allusion aux futures émeutes de 2004. Dans le troisième couplet, Doc Gyneco continue sa plainte de la métropole et annonce qu’il veut « porter de shorts toute sa vie et manger du poisson grillé sur la plage ». Il procède avec une critique appuyer des quartiers de la capitale : « Les seringues morte se ramasse a la pelle » ; « drogue et alcool on prit le monopole ». Gyneco fait aussi une belle référence au foot comme unique sortie du monde de la violence et de la drogue. Ceci nous rappelle alors les histoires de grands joueurs français comme Zidane qui ont utiliser le foot pour ne pas adhérer a ces milieux : « Certains jouent au foot et veulent devenir pro, d’autre dealent et rêve de kilos ».

Doc Gyneco présente donc un monde que l’on désire. Et en même temps nous rend nostalgique de sa situation et de sa volonté de quitter la France. En effet, on sympathise avec Gyneco. Ces paroles sont une réelle histoire d’immigration, de voyages, de mémoires, et de la métropole.

 

Voici la chanson sur Youtube: http://www.youtube.com/watch?v=qCkYTre_KSo

Voici un lien aux paroles: http://musique.ados.fr/Doc-Gyneco/Ne-Ici-t24114.html

One thought on “Des mondes lointains”

  1. Cette chanson de Doc, surtout le partie où il parle de Paris me rappelle “Paname, allons danser” de Sexion d’Assaut: http://youtu.be/Du3bT4TYIjM.
    Par ailleurs, le thème du touriste est présent dans les deux textes. Quand Doc parle de “là-bas,” c’est le là-bas du vacancier qui profite des plages ensoleillées. Un là-bas bien différent du type de là bas que Césaire se résout à embrasser dans le Cahier (mis à part les différences entre la Guadeloupe et la Martinique).
    Des mondes lointains… non seulement de fait, mais aussi à cause de la dialectique du touriste et du résident.

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