Tout au long de ce roman, le pouvoir des mots et de langage m’a frappé. La puissance de Khady et son évolution sont représentées par son usage de sa propre voix. Au début de cette section du livre, Khady reconnaître « une atmosphère de muette déférence autour d’elle ». Elle sait son prénom et le nom de son mari, mais elle admit qu’elle ne comprend guère d’autre. Même après – ou peut-être à cause de – la mort de son mari, Khady reste silencieuse. Ses belles-sœurs s’appellent « la muette », et elle ne lutte pas quand elles et sa belle-mère disent qu’elle doit aller en France pour les renvoyer de l’argent.
Je suis d’accord avec Nana que Khady a la puissance parce qu’elle essaie d’aider sa famille et de suivre les directions assez dangereuses des hommes autour d’elle. Je dirais aussi qu’elle cherche lui-même et sa propre voix à cause de ce voyage. A la page 277, on voit déjà que Khady commence à avoir une voix. Elle veut argumenter avec l’homme qui a pris son argent – elle pense qu’il a tort – mais elle est toujours trop timide.
A la fin du roman, cependant, Khady se reconnaît ; elle a une voix et une identité. « C’est moi, Khady Demba, » dit-elle. L’identité est une forme de pouvoir, et c’est pour ça que Ndiaye a intitulé ce livre « Trois Femmes Puissantes ». Dans une interview, elle a dit qu’elle a considéré le titre « Trois Femmes Fortes » mais que l’autre était plus correct – c’est peut-être parce que le mot « puissant » incarne plus une idée de l’intérieur et d’une esprit forte bien que le mot « fort » représente plus une idée de la physique.