Arrête-moi si tu peux par Tunisiano

Voici un beau rap tunisien qui parle de la révolte contre une autorité injuste:

http://www.youtube.com/watch?v=8IINtyZlkD8

Le musicien, Tunisiano, a créé cette chanson pendant le printemps arabe, quand beaucoup de la société arabe protestait la corruption gouvernementale, les violations fréquentes des droits de l’homme, la pauvreté, et le chômage.

Il s’adresse principalement au gouvernement tunisien, lui disant avec son titre, « arrête-moi si tu peux ! », ou plutôt menaçant, « est-ce que tu oserais m’arrêter ? » Il insinue qu’essayer de l’arrêter serait inutile parce qu’il peut mourir ou être mis en prison, mais rien n’arrêtera le pouvoir de sa musique, chantée en français pour que beaucoup du monde puisse l’écouter. Il avertit, « ils m’arrêterons quand je l’aurais décidé, ils ont l’intention de me lessiver, [mais] un doigt sur la gâchette je ne reculerais pas, j’envoie cette cassette d’une cellule dont on ne s’évade pas. »

On voit dans la chanson le thème de la liberté d’expression, ce qui veut dire la liberté de dire n’importe quelle vérité : même celle d’une autorité corrompue. En Tunisie, Tunisiano est un « bandit par vocation » dont l’autorité aimerait « mettre fin à l’ascension », tout à cause du fait qu’il montre des vérités au monde.

Malgré la réalité de l’oppression du gouvernement, cependant, il soutient pour lui-même et aussi pour ses compatriotes que « vos lois me proie, mais je suis libre ! » Ses paroles électrisantes donne du pouvoir aux écouteurs.

Vous pouvez lire les paroles complètes ici : http://www.paroles-musique.com/paroles-Tunisiano-Arrete_Moi_Si_Tu_Peux-lyrics,p48813

Ce rap nous rappelle de ce lien affiché par Professeur Dubois. C’est une discussion par David Peisner au sujet de la plus grande popularité du rap révolutionnaire en Tunisie après le commencement du printemps arabe. Ce type de rap, il dit, devient « à la mode, » même. Je le crois bien ; quand je cherchais de la musique tunisienne à Youtube, je ne trouvais que du rap révolutionnaire !

One thought on “Arrête-moi si tu peux par Tunisiano”

  1. J’ADORE le rap français et je l’écoute en boucle. Je trouve que les paroles sont très profondes et disent beaucoup de la réalité que nous noirs, nous Africains vivons. Par exemple la rappeuse française, Diam’s, a écrit une chanson sur Marine ( le titre du morceau), la fille de LePen. Les lyriques sont très profonds car elle parle des émotions mais il y a le chant ” J* J* J* qui? Le Front National.” En somme c’est le résumé de plein d’immigres qui ont étaient la cible de LePen. J’adore aussi quand elle dit ” Marine pourquoi est-tu si pale? Viens faire un tour chez nous, c’est colore, c’est joviale.” Et je me retouves instantanément au Cameroun, ou même dans la misère, il y a la joie. Chanter c’est très profond, et c’est une façon plus au moins facile de faire entendre tes idées et c’est pour ça que comme les journalistes, les musiciens deviennent très vite les cibles de la fureur politique. Je me rapelles un matin au Cameroun. Personellement, j’adore la musique et quand je me mets a suivre, c’est le volume au plus haut. Au lycée, je me reveillais tôt pour écouter la musique. Vers 6hr. Et je mettais mes rap français sur mon sound system à 5 baffles autours de la chambre. Mais ce matin, je joue une chanson d’un rappeur camerounais, Valsero, qui a “écrit une lettre au président” citant la misère des jeunes qui n’ont pas de travail mais diplomés, les hausses de prix et tout et tout. Ce rap est bien controversiale car on sent la rage. Et soudain, quelqu’un frappe à ma porte. C’est mon père. Visiblement reveillé par ma musique, il dit “Elsa tu es chanceuse que tu n’as pas veçu au temps d’Ahidjo, sinon les policiers t’auront déjà enfermé, avec le genre de musique que tu écoutes.” Et il sort. Mais son point je l’ai compris.
    Ahidjo était le premier président camerounais après l’independence. Il confie le pouvoir en novembre 1982 à son premier ministre, Paul Biya. Biya prends le soin de déguerpir le clan Ahidjo pour s’installer pleinement en pouvoir alors que ce n’était pas le plan d’origine. Coup d’état en 1984; Ahidjo accusé d’être le commanditaire. Pleins d’arrestation et d’exiles. Bref, Biya en plein pouvoir. Ahidjo, vrai, était bien méchant comme président quand on y pense. Mais Biya, hmmmm, pire encore!!! C’est comme le cas de Khadafi, homme fort, mais a quand même un peu de pitié pour ses citoyens. Il n’était pas “un chien” des occidentaux, alors on l’élimine. Biya….. totalement français. Il n’ai même plus camerounais. Comment expliquer un président qui ne vit pas dans son pays? Il vient seulement en séjours. Mais tout ceci c’est pour revenir a mon histoire. Pourquoi mon père a seulement dit Ahidjo? Biya plus pire!! Les journalistes, on les mets en prison pour un rien. On arrête les opposants et les accuse des bétises. Vraiment..
    J’ai une autre petite histoire du “régne” de Biya au Cameroun. Quand le beau monsieur se déplace, nous les citoyens, on ne peux plus rien faire. Les routes sont bloquées trois heures avant son départ, et trois heures après que son avion ait decolé. Souvent on bloque toutes les routes de la capitale et le beau monsieur ne sort pas. Alors la c’est grave. Mais bon.. Pendant une de ces instances, il avait un professeur qui rentrait chez lui et avait emprunté un taxi. Problème. Route bloquée. Pas moyen de contourner. Le taximan essaie d’autres chemins, rien. Alors le professeur se demande bien c’est quel genre de pays où quand le président se déplace, la vie des citoyen est arrêté. Oopss erreur grave car juste à côté de lui, un gendarme en civile. Le professeur a immédiatement était embarqué. Pourquoi? Je ne sais pas. Dites le moi. Il a était jété en prison avec toutes sortes de chef d’accusation: attente au président, attente à la securité de l’état… Bref. Ridicule. Alors dites-moi comment est ce qu’on peut qualifier un tel pays comme ayant la liberté de parole en marche?
    En résumé, j’étais bien chanceuse qu’un agent du service secret de Biya ne se cachait pas sous mon lit….

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