Dans Under the Lights and In the Dark: Untold Stories of Women’s Soccer, ancienne joueuse de foot à Duke Gwendolyn Oxenham met en lumière les obstacles inimaginables que les femmes du monde entier doivent traverser juste pour jouer au foot comme leurs homologues masculins.
De nos jours, les femmes de l’équipe nationale féminine des États-Unis – comme Megan Rapinoe et Alex Morgan – sont les superstars mondiales. Le football est l’un des sports les plus populaires pour les filles américaines, alimentant un vivier sain de talents. Les programmes de football féminin sont de plus en plus populaires dans les pays du monde (du Japon et de la Corée aux Pays-Bas et en l’Amérique du Sud) et leurs joueuses exigent le respect du public et les salaires plus hauts.
Dans ce climat, il est facile à oublier que pour la plupart des femmes du monde – même aux États-Unis – le chemin vers le football professionnel est traître, bloqué par tous des préjuges culturels aux interdictions absolues du jeu féminin. Des histoires captivantes d’une ligue clandestine à New York à un camp de réfugiés au Danemark – sans parler de la propre expérience d’Oxenham au Brésil – m’ont rappelé que même si le sport féminin a parcouru un long chemin, il reste encore un long chemin à parcourir pour une véritable égalité et liberté.
Ce rappel m’a poussé à réfléchir à ma propre expérience comme une joueuse quand j’était jeune. J’ai grandi dans une banlieue de Boston où j’ai commencé à jouer au foot dans une ligue de filles locale – Newton Girls Soccer – depuis la maternelle avec la plupart de mes amis. Dans le Massachusetts, les filles et les garçons ont la possibilité de rejoindre un club en quatrième année, ce que beaucoup d’entre nous voulaient faire – y compris moi. Malheureusement, ma famille a déménagé à New Delhi à la fin de la troisième année, et j’ai raté la chance de rejoindre un club. En Inde, il n’y avait pas de ligue de filles pour moi, alors j’ai rejoint une ligue de garçons – Delhi International Football League. J’étais l’une des deux filles de mon équipe – heureusement, car la plupart des équipes n’avaient aucune – et la plus jeune joueuse. Obligée de jouer avec et contre les garçons, j’ai appris de nouvelles compétences et comment jouer de manière plus agressive. Notre équipe, les Bahri Braves, a même remporté la ligue cette année.
Cependant, il était extrêmement intimidant de jouer avec des garçons à ce jeune âge, surtout dans un nouveau pays. Ce n’était rien comme dans le Massachusetts, où je jouais avec tous mes amis et où nous étions entraînés par nos parents. Les terrains de foot étaient aussi plus délabrés à Delhi qu’aux États-Unis, où je tenais pour acquis l’abondance de terrains herbeux. Après un an, j’ai arrêté de jouer au football en Inde et je n’ai recommencé à le jouer avant que le retour de ma famille aux États-Unis et je suis entrée au lycée.
Parce que j’étais si jeune, je ne pensais jamais aux obstacles et aux inégalités du genre qui m’ont obligée à jouer avec des garçons en DIFL. En réfléchissant maintenant, je vois les thèmes du livre d’Oxenham reflétés dans mon propre parcours de foot. De plus, je peux voir maintenant que j’avais la chance de pouvoir jouer du tout. Le DIFL était une ligue internationale qui était inaccessible aux filles locales. J’étais aussi encouragée à faire du sport par ma famille, ce qui n’est pas courant pour les filles qui grandissent en Inde.
Bravo pour le courage !