“Je boxerai n’importe où, en Chine, en URSS, ou même sur la lune si on me donne l’argent !”
– Muhammad Ali
L’argent dans le sport
L’argent et le sport sont liés depuis de nombreux siècles. On ne peut cependant pas donner une date précise à la naissance de cette relation. Dès les premiers Jeux Olympiques, les vainqueurs de chaque épreuve recevaient une couronne d’olivier qui était un symbole de leur gloire. Une certaine somme d’argent était attribuée à chaque vainqueur lors de leur retour dans leur cité respective. Dans la cité d’Athènes par exemple, les gagnants étaient logés et nourris jusqu’à leur mort au frais de la cité. Cette récompense était plus emblématique qu’autre chose. Un champion recevait ce lot seulement lorsqu’il était vainqueur. Les salaires d’aujourd’hui sont incomparables aux récompenses de l’époque même si les champions olympiques de l’Antiquité n’avaient plus à travailler après leur victoire. Dans le sport moderne, l’argent s’illustre comme scandale pour la première fois en avril 1743. La boxe existait comme sport « sauvage » en quelque sorte. Les vainqueurs de combats remportaient le « price money », une sorte de cagnotte à laquelle tous les participants d’un tournoi avaient participé. Ces réunions ont été bannies cette année là en Angleterre à la suite de plaintes de parieurs issus de l’aristocratie britannique. Le football se développe tout autant parallèlement avec la création du premier club en 1857 : le Sheffield Football Club. Le premier club français est Le Havre Football Club fondé en 1872. En 1904 est fondé la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) à Paris, pour but de gérer et développer ce sport partout dans le monde. En découlera quelques années plus tard en 1930 la Première Coupe du Monde en Uruguay. Vous allez peut-être me demander pourquoi l’Uruguay ? Et bien il y a deux raisons : tout d’abord l’Uruguay fêtait le centenaire d’indépendance du pays, mais aussi car le pays acceptait de payer les frais de participation des équipes et de construire un nouveau stade dans un contexte économique difficile lié au krach de 1929. C’est un des seuls pays à accepter cette condition.
Le football comme moyen de générer de l’argent
En organisant la coupe du monde aux Etats-Unis en 1994, en Corée du Sud et au Japon en 2002 et en Afrique du Sud en 2010, le football s’ouvre au monde, mais également à de nouveaux marchés. Les chaînes de télévision et les sponsors investissent de plus en plus d’argent dans les évènements sportifs suivis dans le monde entier. Une quarantaine de clubs européens sont cotés en bourse et des hommes d’affaires milliardaires sont souvent à la tête des grandes équipes. Alisher Usmanov, l’homme le plus riche de Russie est actionnaire majoritaire du club londonien Arsenal, ou encore Roman Abramovich avec le club de Chelsea. Les revenus de certains joueurs sont comparables à ceux de PDG de firmes multinationales. Quelques mois avant la Coupe du monde 2014 au Brésil, le PDG de Nike, Mark Parker disait : « Plus on approche la Coupe du monde, plus la demande d’équipements va augmenter ». En France, les ventes de maillots ont explosé pendant le Mondial. Rien qu’en France, il s’est écoulé 300 000 soit un chiffre d’affaire de près de 25,5 millions d’euros pour Nike. En 2012, le marché mondial du football était évalué à 11,6 milliards d’euros. L’économie du football est estimée à 400 milliards d’euros dans le monde. En 2010, seule la vente de ballons de football de la Coupe du monde en Afrique du Sud aurait rapporté près de 200 millions d’euros à Adidas. Zinedine Zidane aurait touché 11 millions d’euros pour dire : “Je soutiens la candidature du Qatar”. C’est sans doute la réplique la plus chère payée de l’histoire.
“Nous avons acheté́ Platini pour un morceau de pain. Mais un morceau de pain avec beaucoup de caviar dessus !”
– Agnelli, en 1997, propriétaire du club Juventus.
Sources :
« L’argent dans le sport » Philippe Verneaux
« Sport et argent, les liaisons dangereuses » Alternatives économiques
Ce qui est vraiment intéressant! Évidemment, l’argent dans le sport est quelque chose qui a préoccupé tout le monde entre la corruption de la FIFA et l’élection au cours des derniers jours. Ce que je me demandais est… pourquoi les clubs français on pas reçu la même attention de la part des investisseurs étrangers que ceux en anglais? Vous mentionniez les deux plus de profil les plus élevés (Arsenal et Chelsea), mais est-il quelque chose sur les clubs français qui est un peu moins attrayant? Est-ce qu’ils sont moins importants? Avoir moins l’histoire? Je ne sais pas. Je serais intéressé d’entendre les pensées des autres.