Histoire des femmes en Côte d’Ivoire

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Histoire des femmes en Côte d’Ivoire

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La Côte d’Ivoire est une ancienne colonie française qui a pris son indépendance en 1960. Malgré son indépendance, le pays a une histoire très forte en ce qui concerne l’oppression des femmes. Au début du vingtième siècle, les femmes en Côte d’Ivoire n’avaient pas les mêmes droits que les hommes. Elles étaient souvent violées par les Européens car elles étaient en bas de la hiérarchie française en tant que sujets, et soumises au «Code de l’Indigénat. »  En bref, les Français ont exercé beaucoup de contrôle sur les femmes et les hommes de Côte d’Ivoire et pouvaient transgresser les droits de l’homme sans jamais être punis. (6)

 

Dès que les citoyens d’autres colonies françaises ont eu plus de liberté, deux lois ont été mises en place pour améliorer les droits des femmes: le « décret Mandel de 1939» et le « décret Jacquinot de 1951 ». (4)

 

Le « décret Mandel » a promulgué la nécessité pour les femmes de donner leur consentement pour se marier avec quelqu’un. Le décret a également imposé la règle d’un âge minimum pour le mariage : quatorze ans au moins pour les femmes et seize ans pour les hommes. (6) Evidemment, cette loi a donné aux femmes la liberté de choisir leur mari dès qu’elles avaient l’âge de prendre de grandes décisions. Cependant, à cause des traditions de mariage dans les petits villages, cette loi n’était pratiquée que dans les grandes villes comme Abidjan.

 

De plus, le « décret Jacquinot de 1951 » a permis aux femmes de divorcer de leurs maris sans être punies. Cette loi a aussi changé la règle de polygamie—après 1951, les hommes ne pouvaient plus se marier qu’avec une seule femme. (6) Cette loi a créé des tensions car on a eu l’impression de changer la culture et les traditions des sociétés, en particulier, celles des sociétés rurales. Néanmoins, ce changement demeura une grande réussite pour les droits des femmes parce qu’elles ont commencé à être de plus en plus indépendantes. Il faut aussi mentionner que quelques femmes ont eu l’opportunité de suivre des cours à l’école primaire.

 

Bien que ces deux lois aient contribué à la liberté des femmes, celles-ci ont connu beaucoup de difficultés dans les années qui ont suivi l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Trois ans après l’indépendance, le gouvernement a mis en place une loi qui laissait les maris de prendre la propriété des femmes dans un mariage. (6) Cette loi a évidement énervé beaucoup de femmes qui ont ainsi créé l’Association des Femmes Ivoiriennes (AFI). (6) Tant qu’elles essayaient de promouvoir plus de droits et de travail pour les femmes au gouvernement, elles n’ont pas eu beaucoup du succès. Leur seule grande réussite fût dans les années quatre-vingts lorsque les femmes ont reçu le pouvoir d’avoir un peu de leur propriété après un divorce.

 

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Photo trouvée ici 

À cause de l’instabilité du gouvernement et des sociétés multiculturelles, la Côte d’Ivoire a connu une grande guerre civile en 2002. Cette guerre a complètement détruit toutes les avancées concernant les droits des femmes en Côte d’Ivoire. La torture et le viol étaient pratiqués parmi les soldats des deux camps. Ivoirité—le nationalisme et la xénophobie de la Côte d’Ivoire—a invoqué beaucoup de actions et mouvements très radicaux. Plus de 400,000 femmes ont été déplacées dans leur pays durant deux années. Quand la guerre fût terminée en 2004, le pays était complètement fragmenté et les femmes totalement effrayées. (4, 5, 6)

 

Depuis lors, les femmes n’ont pas connu beaucoup de progrès en matière de liberté sociale. Quelques anthropologistes pensent que c’est à cause de leurs anciennes traditions et rôles dans la société qu’elles n’ont pas les mêmes droits que les hommes. D’autres spécialistes soulignent que l’économie doit se développer et dès lors que la Côte d’Ivoire accepte un peu plus le globalisme et l’aide extérieure, le pays prospèrera à tout niveau (politique, économique, et social). (6)

 

Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire ne réalise pas des chiffres admirables concernant les droits des femmes. Selon le Humans Rights Watch « les niveaux élevés de violence fondée sur le sexe continuent en Côte d’Ivoire. Au cours des cinq premiers mois de 2014, le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a signalé au moins 170 cas de viols. » (7) Malheureusement, les cours d’assisses considèrent le harcèlement comme une faute pas très grave alors ce sont les tribunaux ordinaires, ceux qui règlent les peines beaucoup plus légères, qui s’occupent de la punition. De plus, beaucoup de femmes en Côte d’Ivoire n’ont pas accès à l’éducation ni aux hôpitaux. (7) De ce fait, le trafic des femmes et des filles comme travailleuses du sexe, continue d’être un grand problème en Côte d’Ivoire.

 

Les statistiques qui soulignent les droits des femmes au début du vingt et unième siècle sont presque les plus mauvaises au monde. Selon le World Economic Forum qui a fait une étude en 2014 à propos des conflits de sexe partout dans le monde, la Côte d’Ivoire est le cinquième plus mauvais pays du monde dans cette catégorie (131/136) (3). Dans les autres catégories, les femmes ont presque le moins de ressources pour recevoir de l’aide médicale, et elles ont la 110e pire participation dans le marché du travail sur 136. (1, 3) En comparaison avec les hommes, presque 88% des hommes travaillent alors que moins de la moitié des femmes travaillent, non parce qu’elles ne le veulent pas, mais parce qu’elles n’ont pas les même ressources et les même opportunités. En fait, la Côte d’Ivoire a le plus mauvais chiffre (133/136) pour l’accès à l’éducation pour les femmes. (3) Ces chiffres expliquent pourquoi l’équipe de foot des femmes en Côte d’Ivoire a des problèmes avec l’argent et le soutien de son propre pays.

 

L’évolution des droits des femmes en Côte d’Ivoire a connu des succès mais également beaucoup d’échecs, en particulier durant les dix dernières années. Cette triste réalité est un grand défi pour Les Eléphantes. Néanmoins, l’équipe des femmes a montré qu’elle pouvait avoir sa place sur la scène internationale quand elle a gagné la troisième place de la Coupe d’Afrique de Football Féminin (CAF féminin) en 2014. (2) On attend de les regarder au Canada où les femmes vont participer à la coupe du monde pour la première fois. Les femmes vont jouer pour gagner la coupe, mais elles ont aussi d’autres objectifs —lutter contre le sexisme dans leur pays en montrant que les femmes doivent avoir les mêmes droits que les hommes en Côte d’Ivoire, même si c’est un pays en voie de développement. À mon avis, c’est le plus beau aspect du football, il n’y a jamais qu’un seul objectif pour gagner, chaque équipe veut prouver quelque chose et pour Les Eléphantes, elles veulent montrer au monde leur pouvoir en tant que femmes dans un pays en développement.

 

 

Écrit par Tomás Giménez

Works Cited

1) 2007/2008 Report: Gender-related development index, Gender-related development index (GDI) rank” hdrstats. United Nation Development Program, 2009. Web. 12 Apr. 2015. <http://hdrstats.undp.org/indicators/268.html>

2) “African Women’s Championship.” Summary. SoccerWay, n.d. Web. 22 Apr. 2015. <http://us.women.soccerway.com/international/africa/caf-championship–wc-qualifying-africa/2014-namibia/s7893/final-stages/>.

3) “The Global Gender Gap Report 2013.” WEForum. World Economic Forum, 2013. Web. 12 Apr. 2015. <http%3A%2F%2Fwww3.weforum.org%2Fdocs%2FWEF_GenderGap_Report_2013.pdf%23page%3D20>.

4) Jean Suret-Canele. French Colonialism in Tropical Africa 1900–1945. Trans. Pica Press (1971)

5) United Nations Population Country Profiles for Population and Reproductive Health, Policy Developments and Indicators 2005, produced jointly by UNFPA and Population Reference Bureau:. United Nations Population Found, 2009. Web. 12 Apr.2015 <http://www.unfpa.org/profile/cotedivoire.cfm>

6) Virginia Thompson, Richard Adloff. French West Africa. Stanford, Calif.: Stanford University Press. (1958) pp. 527–28, 580–82

7) “World Report 2015: Côte D’Ivoire.” World Report 2015: Côte D’Ivoire. Human Rights Watch, 2014. Web. 12 Apr. 2015. <https://www.hrw.org/world-report/2015/country-chapters/cote-d-ivoire?page=2>.

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