Par un drôle de détour, j’ai récemment croisé un pamphlet écrit en 1835, à propos de l’élection de 1834 dans Deux-Montagnes. Les notaires et les notables de l’époque y font tous acte de présence. La frontière coloniale était apparemment hautement convoitée, avec une mixité culturelle certaine.
Domaine et Manoir de Blainville
Thérèse Céloron de Blainville avait un domaine sur la Grande Côte, dans la seigneurie de Blainville. D’après les chaînes de titres reconstruites à ce jour, le complexe domaine-manoir correspond aux Nos 24 et 25 du terrier de JD Lacroix (Nos 90-91 du cadastre moderne). Le bail du 2 octobre 1788, devant le notaire Joseph Turgeon, mentionne en effet “une grande et belle maison” à cet endroit. Par ailleurs, les titres contemporains concernant les terres avoisinantes mentionnent le domaine seigneurial comme voisin.
Les moulins à scie et à vent associés au domaine étaient donc apparemment situés tout juste à l’ouest de l’emprise actuelle de l’autoroute 15 (et non pas directement dans l’axe autoroutier, tel que parfois suggéré [1].) Toutefois, puisque plusieurs titres des terres concernées manquent toujours, les détails restent à confirmer.
[1] M.-G. Vallières, Marie-Thérèse Céloron de Blainville, La Feuille de Chêne, octobre 2014, pages 8-9.
Grande Côte de Ste-Thérèse: mise à jour
Le premier survol de terrier de la Grande Côte de Ste-Thérèse est essentiellement complété. À mes yeux, ce segment est défini comme comprenant les terres concédées par le seigneur Janvier Domptaye Lacroix. Avec un cumul de différentes ressources (actes notariés, recensements, cadastres, actes de répartitions etc.), on a donc une bonne idée des propriétaires des différents lots du début à la fin du 19e siècle. Pour relier ces concessions aux concessions initiales par le seigneur de Blainville et ses associates, par contre, il faut consulter Parchemin et les microfilms de la BAnQ. Le premier est un engin de recherche plutôt médiocre et les second sont d’une lourdeur à peine supportable. La complétion s’étirera donc sur plusieurs hivers. En priorité, je vais reconstruire le voisinage des frères Charbonneau, qui sont dits les premiers occupants de la région (selon source, p. 257), mais j’ai espoir d’éventuellement boucher tous les trous.
Maison Abraham-Dubois
La reconstruction des chaînes de titres de la Grande Côte de Blainville confirme qu’il ne reste plus rien de la terre ancestrale. Le lot 18 du terrier de JD Lacroix (lot 101 au cadastre moderne) est en effet aujourd’hui tapissé de châteaux de banlieue. Par contre, à ma grande surprise, une partie de la propriété voisine (au lot 19 JD Lacroix/99 cadastre moderne/331, chemin de la Grande-Côte) est inscrite au Registre du patrimoine culturel depuis 2001! Ce n’est pas évident si la ville, qui en est le propriétaire actuel en prend bien soin, mais la chose mérite certainement d’être explorée davantage.
Grande Côte de Blainville
Un premier brouillon des chaînes de titres pour les terres de la moitié ouest de la Grande Côte de Blainville est maintenant disponible. Avec les riches ressources récemment assemblées, le travail n’a pas été trop ardu. Les titres de concession originaux demeurent un peu nébuleux, mais une journée de plus à la BAnQ devrait résoudre une bonne partie de ce problème.
Plans de chemins de fers
Bibliothèque et Archives Canada propose aujourd’hui une ressource dont j’ignorais l’existence: les plans et aux profils des chemins de fer. Comme les comtés de Terrebonne et Deux-Montagnes sont traversés de multiples lignes, il faudra probablement un jour visiter Ottawa pour les consulter
Harfangs des neiges
Les recensements
Bibliothèque et Archives Canada a récemment mis à jour son guide de recherche sur les recensements. Bien que les bases de données des recensements de 1825 à 1921 ont été très utiles pour retracer mes ancêtres et reconstruire les terriers, je n’ai toujours pas eu la chance de consulter les énumérations plus anciennes. Je suis curieux de savoir ce qu’on pourrait y trouver.
Adhémar dit St-Martin
La reconstruction du terrier de la côte St-Louis m’a permis de faire la connaissance d’un notaire hors du commun. Après une carrière de commerçant puis de fonctionnaire riche en rebondissements, Toussaint-Antoine Adhémar dit St-Martin a mené durant les dernières années de sa vie, une pratique notariale à Michilimakinack, tout d’abord sous le drapeau britannique et ensuite sous celui états-unien. Je ne sais pas si son greffe a survécu en entire (il n’est pas à la BANQ), mais une copie de l’un de ses actes si: la cession du lot No 455 à la côte St-Louis par un voyageur à son oncle, chez PR Gagnier No 4063.
Complément du plan officiel de la paroisse de Sainte-Scholastique
Jusqu’à aujourd’hui, le Complément du plan officiel de la paroisse de Sainte-Scholastique, comté des Deux-Montagnes, m’apparaissait contenir une vérité cadastrale absolue. Après tout, ce document officiel était présumément utilisé pour passer du terrier seigneurial au cadastre provincial sans anicroches. La reconstruction du terrier de la côte St-Louis m’a toutefois convaincu du contraire. Le changement de numérotation à l’interface de la première et de la seconde concession — aux alentours de l’intersection avec la côte St-Hyacinthe — est inexact. Plus précisément, les lots 452 à 462 sont au nord-est de la côte, plutôt qu’au sud-ouest (et les lots 716 à 724 sont probablement au sud-ouest). Je m’étais habitué aux erreurs de notaires, mais celle-ci est d’un tout autre ordre!