EZAIM

Carte 4.02 de l’Atlas EZAIM (DANSEREAU, P., CLIBBON, P. B., & PARÉ, G. (1975). Atlas EZAIM. Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal.)

La création de l’aéroport de Mirabel a été accompagnée de l’étude écologique de la zone de l’aéroport international de Montréal (EZAIM). Avec ses huit volumes et son atlas, EZAIM est un effort monumental. Cette synthèse fut dirigée par l’écologiste de renom, Pierre Dansereau. L’atlas au 1:50 000 contient des dizaines de cartes couvrant l’irrigation, la production agricole, la toponymie, la faune et j’en passe. Elles sont dérivées d’autant de rapports. Celles sur les maisons de pierres et les clôtures, par exemple, résument l’analyse des roches en place. Consulter des travaux, par contre, n’est pas simple. On peut trouver  l’atlas à la BANQ et dans  quelques autres bibliothèques, dont celle de UNC à Chapel Hill! Malheureusement, personne n’a encore colligé l’information et créé une version géomatique de l’ouvrage.

À la bibliothèque

Durant le temps des fêtes, j’ai fait une rencontre inattendue à la BANQ Vieux-Montréal. J’ai vainement contacté le responsable de Patrimoine-Laurentides quelques fois, alors je pensais ce travail voué à l’isolation. Mais voilà que par pur hasard j’ai fait la connaissance d’une de ses collaboratrices, autour des machines à microfilms. Il s’avert en plus qu’on a un intérêt commun sur les mêmes deux lots, à l’intersection des Côte St-Joachim et St-Vincent. On a donc échangé nos adresses de courriel. Depuis, elle m’a fait suivre ses trouvailles d’actes et de causes judiciaires. J’ai enfin une amie historique!

Nouvelles ressources archivistiques

En feuilletant le mémoire de maîtrise de Christian Dessurault (aussi publié par la suite), j’ai remarqué qu’il cite abondamment la source suivante: Contrats de concession et Livres-Terriers au Lac des Deux-Montagnes, ASSM, armoire 4, cartons 1 à 17 et procure du Séminaire, où ASSM dénote les Archives du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal.
Si je comprends bien, une partie de ces archives du séminaire ont été transférées sur microfilms et l’UdeM et la BANQ (et ici) en auraient des copies. Par contre, je ne suis pas certain s’il s’agit des mêmes documents aux deux endroits ou même si l’une ou l’autre des collections contient le livre terrier ou les contrats de concession de de la Seigneurie du Lac des Deux-Montagnes .
L’auteur rajoute, par contre, (p. 111, note 13):
Dans les Livres Terriers de la seigneurie, les dates de la vente ou de l’échange et de l’ensaisinnement sont souvent données. Or, nous avons pu remarquer que l’ensaisinnement vient souvent cinq ou dix ans après la vente ou l’échange d’une terre, quelque fois vingt ans.
Je ne sais donc pas si cette ressource pourra être d’une quelconque aide pour reconstruire le cadastre, mais ça vaut certainement la peine d’y jeter un coup d’oeil.
Les procès-verbaux des Grands-Voyers sont une autre trouvaille qui ressort de ce mémoire. Le Grand-Voyer “fixe les règles de la construction des chemins conformément aux requêtes communes que lui en font les habitants d’une même côte. […] Les premiers procès-verbaux sont de 1793. Ils concernent la construction de chemins de base et de chemins de liaison sur  toutes les côtes de la partie méridionale de la seigneurie, des côtes Saint-Vincent et Saint-Joachim […].” (p. 131, note 65). Cette ressource semble être disponible à la BANQ du Vieux-Montréal.
Quelques autres perles de référence ressortent aussi de ce travail:  (i) l’analyse géographique d’une partie de ce territoire avant l’établissement de l’aéroport de Mirabel et (ii) la mention que “En 1806, le notaire Joseph Turgeon du bourg de Terrebonne prend en une seule concession une prairie de 480 arpents de terre située au nord de la côte Sainte-Marie.” (p. 136) illumine un peu plus l’origine de cette prairie.

Domaine de Ste-Scholastique

Avant le congé des Fêtes, on a demandé à la BANQ de numériser leur copie de la carte Domaine Paroisse de St-Scholastique Projet de Subdivision, datée de 1863. Le fichier nous a finalement été transmis cette semaine.

Domaine de Ste-Scholastique

Cette carte représente l’un des seuls endroits non concédés au sud de la Rivière du Nord, dans la Seigneurie de Lac des Deux-Montagnes, au courant de la seconde moitié du 19e siècle. La zone présumément marécageuse se trouve encerclée par l’arrière des terres situées sur la Côte du Nord, la Côte Ste-Marie, la Côte St-Henry, la Côte St-Simon et la Côte de la Belle-Rivière. On peut d’ailleurs clairement y lire les noms des propriétaires des terres avoisinantes. En plus pâle, on peut également voir les détails de la subdivision du futur domaine. Quelques occupations non cadastrées (?) — les fermes de Longpré et de Vaillancourt, notamment — semblent superposées aux futures concessions. Il n’est pas clair ce qu’il en est advenu.

L’expression pays pelé denote fort probablement un lieu dépourvu de végétation et apparaît ici comme un milieu humide. Il sert peut-être de source historique de la rivière Ste-Marie, mais a certainement été asséché au moment de la concession.