Une très mauvaise nouvelle patrimoniale est sortie ce matin, Je ne sais pas encore quoi faire, mais j’y regarde.
Mise à jour 20 août, 2020: Apparemment, la ministre a aussi été prise de cours. Espérons que les négociations seront productives.
Ressources généalogiques et historiques
Une très mauvaise nouvelle patrimoniale est sortie ce matin, Je ne sais pas encore quoi faire, mais j’y regarde.
Mise à jour 20 août, 2020: Apparemment, la ministre a aussi été prise de cours. Espérons que les négociations seront productives.
La côte Ste-Marie, comme bien des côtes du comté de Deux-Montagnes, a reçu une couverture médiatique soutenue au moment de son expropriation pour la construction de l’aéroport de Montréal (Mirabel). Mais pour la côte Ste-Marie, cette opération n’était pas isolée. Ce n’est qu’une des cinq amputations qu’elle a subi au cours du 20e siècle. Ce qu’il en reste aujourd’hui est donc particulièrement morcelé.
Les archives des sulpiciens contiennent deux pièces centrales à la reconstruction des cadastres historiques: les terrier et les livres de rentes constituées.
Les livres de rentes constituées sont physiquement plus imposants que les terriers, mais moins riches en information. Chaque page traite d’un lot au cadastre de 1861, mais elles sont presque entièrement vides. Ces livres offrent néanmoins les noms de plusieurs propriétaires du début du 20e siècle. Puisqu’avec l’expropriation des terres pour Mirabel, les bureaux d’enregistrement ont perdu les chaînes de titres post-seigneuriales attribuables à chaque lot, cette information est particulièrement précieuse.
Hier, j’ai finalement eu la chance de visiter le service d’archives du l’Univers culturel de Saint-Sulpice. La salle de consultation est située au sous-sol du vieux séminaire de Saint-Sulpice, un immeuble patrimonial en plein coeur du Vieux-Montréal, ce qui est en soit une jolie expérience.
Il faut réserver quelques jours à l’avance et payer 35$ pour visiter, ce qui correspond plus ou moins au coût d’abonnement annuel à une société d’histoire régionale. Par contre, il n’y a pas de frais pour photographier les documents. Au surplus, l’équipe d’archivistes est sympathique, professionnelle et aidante. Cette assistance est particulièrement importante, sachant qu’il n’est pas possible d’accéder la base de données archivistique (sur archi-log) de l’extérieur du centre d’archives.
Avec relativement peu de documents numérisés et des descriptions de fonds encore incomplètes, la valorisation de ces riches collections est pleine de potentiel.
Bibliothèque et Archives Canada (BAC) maintient une base de données des demandes de terres du Bas-Canada de 1764 à 1841. Les originaux ont également été numérisés, quoiqu’en trouver le contenu n’est pas nécessairement des plus simples, puisque la description des microfilms est loin d’être complète.
Une fois la référence extraite, identifier les protagonistes n’est pas nécessairement des plus évidents.
Une piste est que certaines de ces demandes proviennent d’anciens officiers de la guerre de 1812-1815, dont la liste a été indépendamment compilée. (On retrouve, entre autres, dans cette dernière quelques notables de Rivière-du-Chêne, p. 176, et de Ste-Thérèse, p. 180.) Par exemple, en 1823 une partie du Premier Bataillon de Boucherville (p. 188 dont un certain Jean Baptiste Charbonneau) fait une demande conjointe de terres dans le township de Roxton (microfilm C-2493, image 631, p. 903-904).
À titre de contre exemple, ce qui relie les soldats (privates, dont un certain Jean Baptiste Charbonneau) à leur requête de terres dans le township de Lingwick en 1824 (microfilm C-2493, image 680, p. 999-1000) demeure mystérieux. La liste globale des vétérans maintenue par BAC ne semble d’ailleurs pas être harmonisée avec cette source d’information. Les demandes des divers Jean Baptiste Charbonneau ne s’y retrouvent en effet pas.
Le parc Charbonneau de Boisbriand est présumémement nommé en l’honneur des premiers colons de la Grande-Côte. Si c’est bien le cas, par contre, l’information à ce propos se fait plutôt rare…
L’un de mes prochains projets est de valider et de compléter mes chaînes de titres de la côte Ste-Marie et des environs de Belle-Rivière à l’aide du Livre Terrier de la Seigneurie du Lac des Deux-Montagnes. J’ai récemment appris qu’il existe deux copies de ce livre terrier (l’une serait une transcription du 19e siècle), mais ni l’une ni l’autre n’a été microfilmée. Pour les consulter, il suffit de prendre rendez-vous une semaine ou deux à l’avance pour visiter le département des archives de l’Univers culturel de Saint-Sulpice. Visite prévue à la mi-décembre.
Par un drôle de détour, j’ai récemment croisé un pamphlet écrit en 1835, à propos de l’élection de 1834 dans Deux-Montagnes. Les notaires et les notables de l’époque y font tous acte de présence. La frontière coloniale était apparemment hautement convoitée, avec une mixité culturelle certaine.
Thérèse Céloron de Blainville avait un domaine sur la Grande Côte, dans la seigneurie de Blainville. D’après les chaînes de titres reconstruites à ce jour, le complexe domaine-manoir correspond aux Nos 24 et 25 du terrier de JD Lacroix (Nos 90-91 du cadastre moderne). Le bail du 2 octobre 1788, devant le notaire Joseph Turgeon, mentionne en effet “une grande et belle maison” à cet endroit. Par ailleurs, les titres contemporains concernant les terres avoisinantes mentionnent le domaine seigneurial comme voisin.
Les moulins à scie et à vent associés au domaine étaient donc apparemment situés tout juste à l’ouest de l’emprise actuelle de l’autoroute 15 (et non pas directement dans l’axe autoroutier, tel que parfois suggéré [1].) Toutefois, puisque plusieurs titres des terres concernées manquent toujours, les détails restent à confirmer.
[1] M.-G. Vallières, Marie-Thérèse Céloron de Blainville, La Feuille de Chêne, octobre 2014, pages 8-9.
Le premier survol de terrier de la Grande Côte de Ste-Thérèse est essentiellement complété. À mes yeux, ce segment est défini comme comprenant les terres concédées par le seigneur Janvier Domptaye Lacroix. Avec un cumul de différentes ressources (actes notariés, recensements, cadastres, actes de répartitions etc.), on a donc une bonne idée des propriétaires des différents lots du début à la fin du 19e siècle. Pour relier ces concessions aux concessions initiales par le seigneur de Blainville et ses associates, par contre, il faut consulter Parchemin et les microfilms de la BAnQ. Le premier est un engin de recherche plutôt médiocre et les second sont d’une lourdeur à peine supportable. La complétion s’étirera donc sur plusieurs hivers. En priorité, je vais reconstruire le voisinage des frères Charbonneau, qui sont dits les premiers occupants de la région (selon source, p. 257), mais j’ai espoir d’éventuellement boucher tous les trous.