Le football comme rituel, Zidane et le cinéma expérimental

By | January 11, 2019

Dans son livre Le Match de football paru en 1995, l’anthropologue français Christian Bromberger analyse les passions soulevées par le football, plus particulièrement dans les villes de Marseille, Turin et Naples. Il résume les conclusions de son étude dans un article en anglais, “Football as World-View and as Ritual.”

Dans ce texte, il décrit le football comme une sorte de rituel, qui se distingue cependant de cérémonies plus traditionnelles par son instabilité et son incertitude, éléments clés et symboles de la modernité : “this fickleness (…) perfectly symbolizes two main aspects of our contemporary world: the uncertainty and frailty of values and destinies” (311).

Comme Professeur Dubois le montre dans son post, le film Zidane, un portrait du 21e siècle, sorti en 2006, exemplifie cet aspect ritualistique du football. Réalisé par Douglas Gordon et Phillippe Parreno, le film suit le joueur Zinedine Zidane, champion du Monde 1998 et ex-entraîneur du Real Madrid lors d’un match entre le club de la capitale espagnole et Villarreal en avril 2005. Au lieu de suivre la rencontre et le ballon, comme lors d’un match classique, les caméras se concentrent uniquement sur Zidane.

16 thoughts on “Le football comme rituel, Zidane et le cinéma expérimental

  1. Ethan Ready

    En lisant ce texte, et en regardant ce filme, j’ai pensé sur le sport que je pratique, l’athletisme. Le filme montre l’experience d’un athlete que les gens ne voit pas souvent. Dans mes courses-a-pieds, il y a beaucoup d’emotions et experiences que seulement les autres coureurs peuvent comprendre. J’aimerais aussi voir une filme sur la vie de Zidane dehors du match—pas une belle documentaire, mais un filme qui montre la banalité de la vie et de l’entrainement quotidienne. Mon experience comme athlete est évidemment très different de la sienne parce que je ne suis pas fameux du tout, mais je crois qu’il y a des similarités, particulairement dans les parties de la vie que les gens ne voit pas.

    Le lecture a demandé les questions “Pourquoi est-ce que nous jouons ce sport, pourquoi est-ce que nous avons tel amour pour ce sport?”. Je me suis demandé ces questions quand j’ai décidé d’auditionner pour l’équipe d’athlétisme, et aussi quand je pense de ma decision continuée de rester sur l’équipe. J’aime mon sport parce qu’il continue de m’apprendre beaucoup: le discipline, la santé, travailler en équipe, travailler pour un but, et trouver mes limites. Si je decide de continuer avec le sport après l’université, ces seront les plus grandes raisons. L’athlétisme a ces similarités avec le foot, mais Bromberger montre que le foot est exceptionnel. C’est un jeu tout simple, facile à comprendre, mais qui a des subtilités infinies. C’est un jeu qui essayer de créer un peu d’égalité, ou nous pouvons oublier les problèmes du monde pendant 90 minutes glorieuses.

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  2. Amanda Kahn

    Réunir les idées de l’anthropologue Christian Bromberger et le film, Zidane, un portrait du 21e siècle crée les penses intéressant. J’ai regardé le film avant de lire le texte de Bromberger. Au début, j’étais perplexe parce que c’est un film sans une intrigue comme les autres films que j’ai regardé au cinéma et aussi ont moins le dialogue. La musique et la narration sont des qualités importantes pour distinguer ce film d’un match de football. La plupart des films que je regarde ont un message à propos la société. Souvent les films essayent découvrir un chose sur la société et le montrent à les membres de la société. Donc, j’ai supposé que le film de Zidane qui montre un match du football de la perspective d’une personne doit également montrer un chose plus grand à propos de la société. Bromberger développe cette idée quand il écrit : « The popularity of sport lies in its ability to embody the ideals of democratic societies… It celebrates individual and collective merit in the form of a competition ». Donc une motivation possible pour le film est glorifiée un sport qui montre les idéals de la société avec un centre sur l’expérience d’une footballeur pendant un match du football. L’effort de Zidane est évident à travers le film par les expressions et la sueur qui couvre son visage. Il est toujours attentif et actif/proactif et ces qualités de travaille dur sont importants dans les autres carrièrs de la société. Regarder un match dans cette manière m’aide rendre compte des choses à football que je ne rendu pas compte avant. Par exemple l’aspects artistique, il y a plus de marcher que j’ai pensé et il y a moins la communication que je suis attendu, mais je pense s’il le même film aurait crée à propos une femme footballeuse il y aurait plus de communication.

    Bromberger aussi discute la notion que le football est comme un rituel. Un aspect de sa discussion qui me frappe est le « collective consciousness » qui caractérisé les cérémonies des rituels parce que cet aspect de football n’est pas inhérent dans le film et cette idée semble presque contradictoire parce que le film centre sur Zidane. Mais il est visible dans le fait que Zidane cours constamment même-s’il n’a pas le balle parce que il doit avancer avec l’équipe vers un but commun.

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  3. Ilke Arkan

    Les deux œuvres– l’article “Football as a world-view and as ritual” de Christian Bromberger et le film “Zidane : a 21st Century Portrait” de Douglas Gordon et de Philippe Perreno sont fondamentalement différents mais ils mettent quand même en perspective les microcosmes et les macrocosmes du foot. La réclamation de Bromberger sur le “Discrepancy between the futility of the game and the intensity of passions it arouses” est cependant très ressenti et peut être identifié dans le film. Les pas de Zidane sont suivis par la caméra et, la plupart du temps, il court ou marche pour préserver son énergie. Bien sûr, nous voyons parfois son jeu, son aide et ses interactions avec l’arbitre et les joueurs, mais la plupart du temps, l’action est minimale. Cela met en évidence la futilité susmentionnée du jeu par Bromberger. Néanmoins, comme spectateur nous n’avons pas une idée complète de la culture enracinée, ni même le sens d’un “Football match akin to a sacred ceremony”. Bromberger explore comment le football et sa culture constituent une forme d’identité qui façonne intrinsèquement la vie des gens du monde entier. Il dépeint comment le foot peut changer les sphères et les dynamiques sociales, mais aussi les sphères économiques et politiques, des aspects qui ne sont pas explorés dans le film. Le film est cependant important pour montrer le microcosme du jeu, et bien qu’il ait été difficile à regarder de temps en temps car il semblait répétitif, la mise au point presque froide de Zidane il faut prendre le jeu serieux pour réussir. Les deux oeuvres montrent donc que le foot n’est pas simplement un sport.

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  4. Ilke Arkan

    Les deux œuvres– l’article “Football as a world-view and as ritual” de Christian Bromberger et le film “Zidane : a 21st Century Portrait” de Douglas Gordon et de Philippe Perreno sont fondamentalement différents mais ils mettent quand même en perspective les microcosmes et les macrocosmes du foot. La réclamation de Bromberger sur le “Discrepancy between the futility of the game and the intensity of passions it arouses” est cependant très ressenti et peut être identifié dans le film. Les pas de Zidane sont suivis par la caméra et, la plupart du temps, il court ou marche pour préserver son énergie. Bien sûr, nous voyons parfois son jeu, son aide et ses interactions avec l’arbitre et les joueurs, mais la plupart du temps, l’action est minimale. Cela met en évidence la futilité susmentionnée du jeu par Bromberger. Néanmoins, comme spectateur nous n’avons pas une idée complète de la culture enracinée, ni même le sens d’un “Football match akin to a sacred ceremony”. Bromberger explore comment le football et sa culture constituent une forme d’identité qui façonne intrinsèquement la vie des gens du monde entier. Il dépeint comment le foot peut changer les sphères et les dynamiques sociales, mais aussi les sphères économiques et politiques, des aspects qui ne sont pas explorés dans le film. Le film est cependant important pour montrer le microcosme du jeu, et bien qu’il ait été difficile à regarder de temps en temps car il semblait répétitif, la mise au point presque froide de Zidane il faut prendre le jeu serieux pour réussir. Les deux oeuvres montrent donc que le foot n’est pas simplement un sport.

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  5. Marc Jabbour

    Quelque chose que nous montre le film “Zidane, un portrait de 21e siècle,” est le fait qu’un seul individuel peut changer un match entier, même s’il ne touche le ballon que quelque fois. Le film, en contraste avec certains thèmes de l’article de Bromberger, “Football as a world-view and as ritual”, montre à quel point un joueur est dans son propre monde même quand il est entouré de supporteurs, de joueurs et d’arbitres. Zidane dit même dans le film “Quand on est plongé dans le jeu, on n’entend pas vraiment la foule”. On a ce sentiment que, en quelque moments spécifiques, les joueurs magique comme Zidane peuvent mettre toute leur attention sur un seul objectif pour, au final, aider l’équipe.

    L’idée qu’évoque Bromberger que le football est comme un rituel pour tout le monde impliqué est pertinant aux supporter et aux joueurs. Même Zidane attribue ce sorte de rituel à son succès car sans cette habitude de jouer au football et de s’exprimer sur le terrain, il n’aurait jamais pu cultiver le sens d’individualité dans un jeu collectif qui lui permet de se distinguer parmi d’autre joueurs exceptionels.

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  6. Juliana Carvalho

    Le film Zidane, un portrait du 21e siècle et l’article  “Football as World-View and as Ritual.” présentent l’idée du football comme un rituel. Les deux montrent comme le foot est bien plus qu’une simple activité physique assortie de règles et d’un ballon rond. Le foot est aussi un art qui dépendant de la personnalité unique de chaque artiste ou, dans ce cas, de chaque joueur. Chaque joueur apporte quelque chose d’unique au match, sa propre façon de gérer le ballon. Le jeu de foot laisse de la place à la créativité de chaque joueur, est c’est pour ça qu’il est donc considéré comme un beau jeu, et chaque match est une ouvre d’art diffèrent.
    Au même temps, le football est un rituel qu’implique des milliers de personnes à travers le monde, comme montre Bromberger. Le football est une activité qui rassemble les gens et qui peut créer des relations extrêmement solides entre les supporteurs d’une équipe, qui sont vraiment des familles. Ayant grandi au Brésil, je connais l’importance de ces familles ; lorsque vous portez le maillot d’une certaine équipe, vous recevez de nombreux commentaires de soutien et d’acclamations et vous vous faites même des amis avec des étrangers qui soutiennent la même équipe (et vous obtenez également des remarques très grossières de la part des fans de l’équipe adverse).
    C’est aussi intéressant comme l’article de Bromberger et le film sur Zidane présentent deux aspects du football qui sont contrastantes ou opposées. D’une part, le football est un sport de groupe, tant du point de vue de l’équipe que de sa tournure. Après tout, comme le propose Bromberger, le football est un rituel qui rassemble les gens et crée des liens extrêmement forts. Par contre, le football dépend aussi beaucoup de l’individu, du joueur. Dans le film Zidane, on peut voir comme le match semble être solitaire pour Zidane. Il parle à peine aux autres joueurs et est presque toujours montré seul. Bien que joué en équipe, le jeu du foot dépend de ses passes et de ses coups de pied, il dépend de la performance individuelle de Zidane.
    En outre, l’article de Bromberger parle de l’importance des joueurs étrangers pour l’intégration des communautés. Il présent l’idée que quand un joueur étranger rejoint une équipe, ça apporte plus de fans étrangers aux stades pour regarder les matchs ce qui réunit ces communautés étrangères et locales. Zidane lui-même représente cela, puisqu’il était un joueur étranger dans une équipe espagnole.

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  7. Blake Faucher

    J’ai trouvé très intéressant le jumelage de ce film et l’article de Bromberger, parce que malgré leurs différences les deux œuvres montrent une capacité profonde de football même s’il est un sport simple et amusant. Un citation de Bromberger explique que le football “helps blur people’s perception of their place in society and of their everyday problems” ; je pense qu’on peut voir une manifestation métaphorique de cette idée clairement dans le film. Le fait qu’on voit presque seulement Zidane pour la plupart du film montre que le football peut faire exactement ce que Bromberger a dit, et qu’il peut rendre ce que se passe dans l’arrière-plan du match ou dehors du match non pertinent.

    Aussi, j’ai trouvée intéressante l’importance de l’idée de Bromberger de “the distribution of roles” et que les supporteurs pensent qu’ils ont une rôle importante dans le résultat d’un match. Le film montre seulement Zidane dans le match pour la plupart, mais on peut entendre les voix des supporteurs et ils ont un effet dans le match bien qu’ils existent seulement à la périphérie (et ne sont pas sur l’écran). Clairement les joueurs ont une importance profonde dans les vies des supporteurs, mais Bromberger a raison que les supporteurs ont quelque effet au résultat du match, même si l’ampleur du effet est difficile à découvrir.

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  8. Max Westerkam

    Un des thèmes communs dans le film Zidane: A 21st Century Portrait et l’article de Bromberger Football as World-View and Ritual est l’idée que le résultat d’un match est déterminé par la chance. Bien que les actions des supporteurs et des joueurs soient souvent le même comme un rituel, personne ne connait ce qui va passer. Bromberger parle de la destinée et comment la rôle de la chance est similaire à l’importance de la chance en vie en général. De façon similaire, il y a certains moments spécifiques dans le film qui soulignent le pouvoir de la chance. Premièrement, en racontant une petite histoire, Zidane nous dit qu’il y a seulement une moment où il savait qu’il marquerait. Zidane, un des meilleurs joueurs dans le monde, n’a aucune idée de la résultat. Et vers la fin du film, la phrase « Magic is sometimes very close to nothing at all. » apparaît sur l’écran. Cette phrase montre le fait que la plus petite des marges sépare les joueurs et les moments spectaculaires et magiques des échecs.
    Durant un match, par seulement regarder Zidane, nous pouvons voir comment chaque joueur a le ballon pour une fraction du match total. Zidane a eu seulement quelques moments où il pourrait changer le match directement. Les moments de magie quand un joueur marque élèvent les coutumes et les actions ritualistes au un événement transcendant. L’experience des joueurs dans le match reflète le manque de contrôle que nous nous sentons quand nous regardons un match mais aussi dans les défis de nos vies. Ce sentiment souvent fait la réussite et la victoire encore mieux.

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  9. Jack Gundersen

    Dans le film, certaines scènes sont présentées comme si le spectateur se trouvait dans le stade avec Zidane, en suivant chacun de ses mouvements à proximité et en entendant la brouille qu’il entend des spectateurs, des sifflets et des autres joueurs. Certaines scènes montrent toutefois de brefs moments du match à la télévision. Il y a une voix de commentateur, et on voit un aperçu de ce qu’un spectateur chez lui verrait en regardant le match sur un écran. L’effet est tout à fait frappant: les sons sont différents, la qualité est différente, le point de vue de la caméra est différent, etc. Cela révèle un aspect important du jeu qui se présente à plusieurs centaines de millions de spectateurs: le match n’est pas toujours vu du point de vue d’une personne assise dans les tribunes du stade, ressentant l’émotion crue, entendant le bruit, et même voir le terrain de près. Cependant, comme nous le savons, l’émotion s’installe dans le salon, le bar, le dortoir du collège ou tout autre espace commun dans lequel la plupart d’entre nous regardons régulièrement des matchs. Il y a des cris, il y a des malédictions, il y a un sentiment de destin intimement lié l’un à l’autre qui dépasse largement la réalité et les conséquences que le résultat du jeu pourrait avoir pour nous.

    Beaucoup de ces réactions exposées dans ce cadre plus intime reflètent ce qui se passe dans le stade : l’excitation évoquée par Bromberger dans les tribunes de sa section intitulée « Football, excitement and local identity ». Alors que, dans le contexte des rivalités locales, le « spectacle dramatique » qu’il décrit comme se déroulant entre les supporters rivaux dans les gradins du stade, accompagné « d’hymnes, de fanfares militaires et de banderoles », capture (même si c’est moins fort parfois) un ferveur souvent reflété par les spectateurs qui ne sont pas en présence immédiate de « l’ennemi » métaphorique – et souvent dans leur propre salon (Bromberger 302, traduction). Sans négliger l’énergie émotionnelle qui rend le stade tellement électrique lors d’un match entre rivaux, nous pouvons tous apprécier l’émotion brute qui pousse certains d’entre nous à crier sur les joueurs de notre télévision lorsqu’ils font un mauvais coup – et trop souvent quand ils font le bon.

    Le lien que je souhaite établir entre ce phénomène intime d’émotion brute, traduite à travers l’espace et souvent dans le temps, dans un tout autre décor de spectateur à domicile, et les scènes présentées dans le film Zidane: Portrait du XXIe siècle est l’absence frappante du son des fans pendant les courts moments où le jeu est montré sur un écran. Nous savons que ces sons sont souvent présents dans nos propres salons, mais pas aux niveaux de décibels extrêmes dans le stade, mais voir et entendre ces parties juxtaposées à celles accompagnées de cris assourdissants de supporters donne un aperçu intéressant du en tant que spectateurs, regardons le match que nous aimons. Le jeu a la capacité d’évoquer des émotions très similaires, si ce n’est sur des échelles identiques, à proximité les plus éloignées dans l’espace et dans le temps.

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  10. Annabelle Vandenheste

    Né à Marseille de parents d’origine algérienne, Zinédine Zidane est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de foot de tous les temps. Le parcours de Zidane illustre l’idée de Bromberg que le foot permet à n’importe qui de devenir un héros et que le succès n’est pas quelque chose qui nous est conféré à la naissance, mais que l’on acquière en travaillant dur. En effet, Bromberg explique « anyone – like Pelé, for instance – can become someone […] status is not conferred at birth, but is won in the course of a lifetime ». C’est ainsi que Zidane, un enfant d’immigrants, a réussi à devenir l’une des plus grandes icônes françaises et est la star du film Zidane, un portrait de 21e siècle.

    Par ailleurs, tout au long du film, on ressent l’émotion et la passion des spectateurs dont Bromberg nous parle. On entend les spectateurs crier, chanter et applaudir, et on les voit gesticuler et bouger sans arrêt. À chaque fois que l’une des équipes s’apprête à marquer, les gémissements des spectateurs témoignent de la tension et de l’anticipation du jeu. Lors d’un corner de Villarreal CF, les supporteurs derrière les cages applaudissaient et chantaient à l’unisson. Dans ce moment, tous les supporteurs de cette équipe étaient en solidarité encourageant leurs joueurs, quelles que soient leurs origines et différences individuelles. De plus, l’harmonie et la conformité des mouvements et des paroles soulignent l’aspect rituel de ce jeu. Selon Bromberg, il y a presque une obligation de participer au spectacle du jeu et ce devoir est très apparent dans ce film en regardant le comportement des spectateurs.

    Généralement, j’ai trouvé très intéressant la comparaison de Bromberg entre le foot et les sociétés démocratiques modernes. En effet, le foot glorifie le mérite et la compétition non seulement au niveau individuel mais aussi collectivement. Comme dans toute société industrielle, au foot la répartition du travail est essentielle à la réussite. C’est ainsi que dans le film, même si les caméras sont toujours placées sur Zidane qui est en quelque sorte le champion de l’équipe, il ne possède pas toujours le ballon. Tous les joueurs ont un rôle unique et afin de bien jouer, il faut collaborer. Au-delà du travail en équipe, je suis d’accord avec Bromberg que le foot est en quelque sorte un jeu de chance qui nous rappelle que dans la vraie vie, parfois la méritocratie est insuffisante (« merit alone is not always enough to get ahead »). Cette incertitude rend le jeu plus imprévisible, mais aussi plus captivant et passionnant. C’est ainsi que la tricherie et l’arbitrage parfois injuste sont intrinsèques au foot qui devient souvent un jeu de manipulation où les joueurs se battent avec l’arbitre. Cela permet à chaque match de continuer à vivre après le dernier siffler, puisque les spectateurs vont toujours passer des heures à se plaindre par rapport à l’arbitrage et l’injustice du match. Afin de combler l’incertitude du jeu, les supporteurs ainsi que les joueurs participent souvent à ce que Bromberg appelle des ‘micro-rituels’. Par exemple, cet été lors de la coupe du monde, la moustache d’Adil Rami était devenue le porte bonheur de l’équipe de France. Même les meilleurs joueurs comme Kylian Mbappé et Antoine Griezmann participaient à cette tradition en touchant cette moustache avant chaque match. Le foot apparait donc comme une cérémonie qui transcende un jeu de sport avec une culture et des rites uniques.

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  11. Donovan Bendana

    Le film 2006 “Zidane: Un portrait du 21e siècle” commence par des transitions assez rapides de la caméra qui suit Zidane tout au long d’un match de football sur l’écran d’un téléviseur pour le suivre de près dans le stade où se déroule le match. Ces changements rapides de cadre illustrent un contraste immédiat entre le fait de regarder un match à la télévision et de vivre le match dans le stade où il se déroule. L’anthropologue français Christian Bromberger aborde directement ce contraste dans son article intitulé «Le football, vision du monde et rituel». En regardant un match de football à la télévision, “on peut être en danger …”, écrit Bromberger, “de voir l’arbre et non le bois, et donc de ne pas voir la qualité particulière du stade dans son ensemble, c’est-à-dire non seulement comme site d’un spectacle (le match), mais aussi comme un spectacle (le comportement de la foule) »(Bromberger 300).

    Sur l’écran, Zidane apparaît sous la forme d’une silhouette floue engloutie dans une mer de vert. Lorsque nous, les spectateurs, traversons la caméra pour entrer dans l’arène et que nous rapprochons le visage de Zidane, ses traits humanistes apparaissent: sa sueur, sa concentration et même les crachats occasionnels. Bien que nous ne puissions pas voir ce que Zidane voit, l’attribut principal que ce film nous renvoie en tant que spectateur est le son qu’il expérimente. Dans le film, Zidane dit: «Quand on est plongé dans le jeu, on n’entend pas vraiment la foule. Vous pouvez presque décider vous-même de ce que vous voulez entendre. ”Le public et les joueurs partagent une relation mutuelle. Sans les joueurs, il n’y a pas de match et sans le public, pas de spectacle.

    En tant que milieu de terrain offensif, Zidane était dans une situation précaire. Bromberger écrit: «Parmi les joueurs, ce sont les gardiens de but et les attaquants qui ont le plus envie de concilier les dieux: ils doivent prendre des décisions instantanément et leur fortune ne tient qu’à un fil. Pour eux, la ligne de démarcation est étroite entre se faire un nom et être considéré comme un “nobody” »(Bromberger, p. 309). Au fur et à mesure que le match se joue, vous pouvez voir sur le visage de Zidane cette concentration constante. Il n’ya pratiquement aucune émotion exprimée en dehors des deux dernières minutes du match. Malheureusement pour lui, ce match spécifique s’est terminé avec son expulsion du match, mais il semble que ce soient les risques que tous les grands joueurs de football doivent prendre pour se figer dans l’histoire.

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  12. Andrew Malek

    Même que le film Zidane, un portrait du 21e siècle était très bien formulé, il m’a fait mal à l’aise. Comme on ne peut pas voir le rythme du match, nous sommes détaché de toutes les choses sauf que Zidane. En parlant de Zidane lui-même, c’est un homme à crâne rasé, avec les traits sur son visage qui ne sont pas vraiment très expressifs, donc on ne peut pas dériver des choses par comment il réagit à des moments cruciaux du match. Après l’arbitre a sifflé pour une faute dans le carré du but de Real Madrid quand il n’y avait pas un vrai faut dedans, Zidane n’a pas changé son expression. On voit le même visage après l’autre équipe a marqué, mais aussi après Real Madrid a marqué (deux fois). Mais plus étonnant que tout cela c’est que pendant les dernières minutes du match, après une querelle entre les deux équipes, Zidane a reçu une carte rouge, mais il n’a dit rien à personne. La seule fois qu’il parle est en criant pour le ballon, et en réprimant l’arbitre pour son décision pour le pénalty. Je dis tous cela pour renforce l’idée que Zidane ne donne rien au public, et alors quand le film est centré sur lui, il n’y a beaucoup qu’on peut dire à propos du match en général. Comme spectateur, j’aime regarder une équipe gagne un match, pas seulement un footballeur. C’est ce que tout le monde fait chaque fois qu’ils regardent un match. C’est quelque chose que Christian Bromberger n’a pas mentionné dans son texte: Football as a world-view and ritual, mais c’est quelque chose que je crois c’est inné quand on parle du foot. Même si on ne pense pas à quelque chose explicitement, si on le fait chaque fois on faire quelque chose, c’est une partie de notre rituel. Dans le texte de Bromberger, il dit “a coming-together of structural affinities … lead one to take seriously the parallel one can draw…” entre un match du foot et les autres rituels (p. 308), mais quand on prend simplement une partie de ce rituel, on perd le “coming-together” aspect de tout cela, et le rituel n’existe plus. La combinaison du sujet du film et la façon dont les directeurs ont produit le film a anéanti mon rituel, et c’est pourquoi je n’arrive pas à apprécier le film au début.

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  13. Alec Wall

    J’ai trouve le choix de grouper ces deux œuvres– l’article “Football as a world-view and as ritual” de Christian Bromberger et le film “Zidane : a 21st Century Portrait” de Douglas Gordon et Philippe Perreno– très intéressant a cause de leurs différences essentielles. Tandis que l’article décrit un match de foot comme un rituel, expliquant les nombreux rôles du stade, des spectateurs, des joueurs, de l’arbitre, etc. en créant un “communion of minds”, le film se focalise sur un seul jouer, Zinedine Zidane, et évoque un certain sens de la solitude et l’individualité. Cette contraste démontre des détails fondamentaux du foot, notamment le fait que les espoirs et les rêves de millions de gens, y compris des inconnues des milieux très diverses, reposent sur les épaules d’une poignée des joueurs. Cette notion, cependant, contraste avec les mots de Zidane, qui explique que pendant un match il peut bloquer le vacarme du stade et se concentrer justement sur le match.

    Cependant, il y a aussi plein de parallèles entre ces deux œuvres. En citant Soupault, Bromberger affirme “the meaninglessness of football for whoever looks at it from a distance”. Cette citation me rappelle de la scène du film qui commence à mi-temps, dans laquelle beaucoup d’autres manchettes du même jour sont soulignées, et dans laquelle on pose la question: “Who could have imagined that in the future an ordinary day like this might be forgotten or remembered as anything more or less significant than a walk in the park?” En substance, un match de foot est assez simple de comprendre et n’a pas beaucoup d’effet sur l’état du monde. Comme n’importe quel jour, n’importe quel match est caractérisé par “two main aspects of our contemporary world: the uncertainty and frailty of values and destinies.” A la fois, le paradoxe du foot est que pour les spectateurs chaque match a son propre histoire, et que chacun de ces histoires méritent le “rituel”. Le film déclare que “Magic is sometimes very close to nothing at all”, un sentiment qui a mon avis saisit ce paradoxe ; le foot est souvent banal, une cérémonie répétitif ou Zidane fait du jogging et le public applaudit ou hue, mais il est toujours au bord de la magie—un but sensationnel ou, dans ce cas, même un carton rouge.

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  14. Anna Egas

    Bromberger indique que, dans une analyse du football, le ‘micro’ doit être combiné avec le ‘macro’ : « the ‘micro’ must be combined with the ‘macro’ ». Je trouve que le film “Zidane, un portrait de 21e siècle” présente le côté « micro » de cette analyse en se concentrant uniquement sur un joueur lors d’un match. Même si le film montre Zidane seul et stoïque sur le terrain, il est en fait très conscient de la présence des fans autour de lui. Zidane nous dit qu’il peut entendre même les sons les plus insignifiants émis par les fans lors d’un match. Il choisit s’il veut rester en silence ou s’il veut entendre le bruit des fans. À mon avis, cette relation entre le joueur et les spectateurs montre comment le match crée une “communion d’esprits” caractéristique des rituels. Le football réduit la distance entre les joueurs et les fans.

    Pour la majeure partie du film, Zidane présente une personnalité contrôlée et persistante sur le terrain. Pourtant, à la fin du film, Zidane est exclu du jeu à un moment similaire à la fin de la finale de la Coupe du Monde 2006. En fin de compte, c’est cette fin du film qui montre à quel point le football est un rituel marqué par l’instabilité. Même les plus grandes idoles comme Zidane font face à un destin incertain lors d’un match. Alors qu’un rituel traditionnel a une fin prévisible, un match de football n’en a pas. Zidane ne pouvait pas prévoir qu’il ne finirait pas ce match contre Villarreal. Dans la vie aussi, parfois nous ne sommes pas en mesure de voir nos efforts donner des résultats. Le football—dans ce cas, le match selon le point de vue de Zidane—est parfois injuste et frustrant. C’est ainsi que le football est un rituel qui incarne les réalités de la société moderne.

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  15. Annabelle Vandenheste

    Né à Marseille de parents d’origine algérienne, Zinédine Zidane est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de foot de tous les temps. Le parcours de Zidane illustre l’idée de Bromberg que le foot permet à n’importe qui de devenir un héros et que le succès n’est pas quelque chose qui nous est conféré à la naissance, mais que l’on acquière en travaillant dur. En effet, Bromberg explique « anyone – like Pelé, for instance – can become someone […] status is not conferred at birth, but is won in the course of a lifetime ». C’est ainsi que Zidane, un enfant d’immigrants, a réussi à devenir l’une des plus grandes icônes françaises et est la star du film Zidane, un portrait de 21e siècle.

    Par ailleurs, tout au long du film, on ressent l’émotion et la passion des spectateurs dont Bromberg nous parle. On entend les spectateurs crier, chanter et applaudir, et on les voit gesticuler et bouger sans arrêt. À chaque fois que l’une des équipes s’apprête à marquer, les gémissements des spectateurs témoignent de la tension et de l’anticipation du jeu. Lors d’un corner de Villarreal CF, les supporteurs derrière les cages applaudissaient et chantaient à l’unisson. Dans ce moment, tous les supporteurs de cette équipe étaient en solidarité encourageant leurs joueurs, quelles que soient leurs origines et différences individuelles. De plus, l’harmonie et la conformité des mouvements et des paroles soulignent l’aspect rituel de ce jeu. Selon Bromberg, il y a presque une obligation de participer au spectacle du jeu et ce devoir est très apparent dans ce film en regardant le comportement des spectateurs.

    Généralement, j’ai trouvé très intéressant la comparaison de Bromberg entre le foot et les sociétés démocratiques modernes. En effet, le foot glorifie le mérite et la compétition non seulement au niveau individuel mais aussi collectivement. Comme dans toute société industrielle, au foot la répartition du travail est essentielle à la réussite. C’est ainsi que dans le film, même si les caméras sont toujours placées sur Zidane qui est en quelque sorte le champion de l’équipe, il ne possède pas toujours le ballon. Tous les joueurs ont un rôle unique et afin de bien jouer, il faut collaborer. Au-delà du travail en équipe, je suis d’accord avec Bromberg que le foot est en quelque sorte un jeu de chance qui nous rappelle que dans la vraie vie, parfois la méritocratie est insuffisante (« merit alone is not always enough to get ahead »). Cette incertitude rend le jeu plus imprévisible, mais aussi plus captivant et passionnant. C’est ainsi que la tricherie et l’arbitrage parfois injuste sont intrinsèques au foot qui devient souvent un jeu de manipulation où les joueurs se battent avec l’arbitre. Cela permet à chaque match de continuer à vivre après le dernier siffler, puisque les spectateurs vont toujours passer des heures à se plaindre par rapport à l’arbitrage et l’injustice du match. Afin de combler l’incertitude du jeu, les supporteurs ainsi que les joueurs participent souvent à ce que Bromberg appelle des ‘micro-rituels’. Par exemple, cet été lors de la coupe du monde, la moustache d’Adil Rami était devenue le porte bonheur de l’équipe de France. Même les meilleurs joueurs comme Kylian Mbappé et Antoine Griezmann y participer en touchant cette moustache avant chaque match.

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  16. Annabelle Vandenheste

    Né à Marseille de parents d’origine algérienne, Zinédine Zidane est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de foot de tous les temps. Le parcours de Zidane illustre l’idée de Bromberg que le foot permet à n’importe qui de devenir un héros et que le succès n’est pas quelque chose qui nous est conféré à la naissance, mais que l’on acquière en travaillant dur. En effet, Bromberg explique « anyone – like Pelé, for instance – can become someone […] status is not conferred at birth, but is won in the course of a lifetime ». C’est ainsi que Zidane, un enfant d’immigrants, a réussi à devenir l’une des plus grandes icônes françaises et est la star du film Zidane, un portrait de 21e siècle.

    Par ailleurs, tout au long du film, on ressent l’émotion et la passion des spectateurs dont Bromberg nous parle. On entend les spectateurs crier, chanter et applaudir, et on les voit gesticuler et bouger sans arrêt. À chaque fois que l’une des équipes s’apprête à marquer, les gémissements des spectateurs témoignent de la tension et de l’anticipation du jeu. Lors d’un corner de Villarreal CF, les supporteurs derrière les cages applaudissaient et chantaient à l’unisson. Dans ce moment, tous les supporteurs de cette équipe étaient en solidarité encourageant leurs joueurs, quelles que soient leurs origines et différences individuelles. De plus, l’harmonie et la conformité des mouvements et des paroles soulignent l’aspect rituel de ce jeu. Selon Bromberg, il y a presque une obligation de participer au spectacle du jeu et ce devoir est très apparent dans ce film en regardant le comportement des spectateurs.

    Généralement, j’ai trouvé très intéressant la comparaison de Bromberg entre le foot et les sociétés démocratiques modernes. En effet, le foot glorifie le mérite et la compétition non seulement au niveau individuel mais aussi collectivement. Comme dans toute société industrielle, au foot la répartition du travail est essentielle à la réussite. C’est ainsi que dans le film, même si les caméras sont toujours placées sur Zidane qui est en quelque sorte le champion de l’équipe, il ne possède pas toujours le ballon. Tous les joueurs ont un rôle unique et afin de bien jouer, il faut collaborer. Au-delà du travail en équipe, je suis d’accord avec Bromberg que le foot est en quelque sorte un jeu de chance qui nous rappelle que dans la vraie vie, parfois la méritocratie est insuffisante (« merit itself is not always enough to get ahead »). Cette incertitude rend le jeu plus imprévisible, mais aussi plus captivant et passionnant. C’est ainsi que la tricherie et l’arbitrage parfois injuste sont intrinsèques au foot qui devient souvent un jeu de manipulation où les joueurs se battent avec l’arbitre. Cela permet à chaque match de continuer à vivre après le dernier siffler, puisque les spectateurs vont toujours passer des heures à se plaindre par rapport à l’arbitrage et l’injustice du match.

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