Le Bilan mitigé du phénomène du transfert dans le football

By | April 10, 2016

Le transfert de footballeurs professionnels est un phénomène assez nouveau en considérant l’histoire extensive du sport, et un phénomène qui gagne toujours beaucoup d’attention du publique. Les supporteurs de football se demandent qui sera le prochain joueur d’être transféré, ils font des paris entourant les rumeurs, et ils anticipent l’annonce du transfert d’un joueur ou un autre. Actuellement dans le monde de football, il existe sur l’internet plusieurs sitewebs dédiés aux rumeurs du transfert des joueurs de n’importe quelle équipe. Par exemple, sur Goal.com, il vous fournit une liste complète de tous les transferts pendant la dernière année, les actualités entourant l’accord entre deux équipes, et finalement les rumeurs entourant le monde de football. Plus spécifiquement, selon Goal.com, “Kane va signer un nouveau contrat avec Tottenham” (Goal.com) pour que l’équipe puisse “conserver leur attaquant” (Goal.com) car il est poursuivi par Manchester United. En plus, le site revendique que “PSG va offrir 50 millions pour Sturridge” (Goal.com). Un autre site, Soccernews.com, a publié un article qui discute comment Liverpool est “en train de considérer un transfert pendant l’été pour Kevin Volland, butteur pour Hoffenheim” (Soccernews.com). Finalement, ESPN possède un blog dédié spécifiquement aux rumeurs de transfert, où il prétend que “PSG fera une offre audacieuse à Eden Hazard et Thibaut Courtois” (ESPN), qui jouent actuellement pour Chelsea. Ces sitewebs ne sont qu’une poignée des centaines de sources consacrées aux rumeurs de transferts, un phénomène accrochant les supporteurs qui anticipent toujours le prochain transfert et ce que cela veut dire pour leur équipe préférée. Les supporteurs peuvent espérer que leur joueur préféré joindra leur équipe préférée, ou ils peuvent même souhaiter que leur équipe deviendra plus forte avec l’ajoute d’un joueur très célèbre.

Pourtant, malgré les bienfaits pour les supporteurs apportés par les transferts, le phénomène du transfert dans le monde de football possède beaucoup plus de signification pour le sport. La capacité d’échanger les joueurs dans les accords de transfert est une source énorme de bénéfices pour les équipes. Une équipe peut gagner énormément d’argent en renonçant un joueur à une autre équipe, ou une équipe qui acquiert un joueur célèbre peut considérer cette transaction comme un investissement important pour l’avenir. Cette focalisation sur l’aspect monétaire des transferts nous rappelle notre discussion sur le livre de David Goldblatt, intitulé The Game of our Lives. En effet, le business de transfert est partie de la “nouvelle économie du football” (Goldblatt, 2014, p. 3) discuté dans le livre. Dans le premier chapitre, Goldblatt discute la transformation de football par une lentille économique, analysant les changements dans la Ligue Première qui ont augmenté les recettes des équipes, où le résultat final est un “jeu qui continue à prospérer et payer un certain nombre de remarquablement hauts salaires” (Goldblatt, 2014, p. 3). Alors, la capacité de transférer les joueurs est un de ces changements qui permet un des “éléments clés” (Goldblatt, 2014, p. 16) de ce nouveau monde de football: la “capacité de générer collectivement le revenu” (Goldblatt, 2014, p. 16) rapidement et dans des quantités énormes.

En plus, pendant notre cours on a discuté comment le phénomène du transfert est assez nouveau par rapport à l’histoire du football. Auparavant, il y avait beaucoup de règles qui empêchaient la capacité des joueurs de muter aux autres équipes dans les pays différents. Ainsi, Goldblatt discute dans son livre les “changements légaux” (Goldblatt, 2014, p. 25) qui ont “modifié l’équilibre du pouvoir vers les joueurs” (Goldblatt, 2014, p. 25) et qui ont fait disparaître ces règles sévères. Plus notamment était le cas de Bosman, un joueur Belge qui voulait changer son équipe à la fin de son contrat, mais l’existence des frais de transfert l’a rendu extrêmement difficile. Alors, en 1995 le tribunal de justice Européenne a exigé que la “capacité d’une équipe de retenir un joueur après leur contrat était illégal” (Goldblatt, 2014, p. 25). Alors, désormais, les joueurs étaient “libres de muter les équipes après l’expiration de leurs contrats sans un frais de transfert” (Goldblatt, 2014, p. 25). Cette décision était clé dans l’évolution du transfert à sa forme moderne et la formation complète de ce phénomène. A part de donner “plus de liberté aux joueurs” (Goldblatt, 2014, p. 25), elle a “aidé en ouvrant un beaucoup plus grand bassin de main-d’œuvre pour les clubs” (Goldblatt, 2014, p.26), et a permis un accroissement de la diversité à travers les équipes. Cependant, en dépit de ces bienfaits, il a aussi suscité un accroissement dans l’inégalité entre les équipes, car les équipes les plus riches qui peuvent acheter les meilleurs joueurs aux sommes énormes deviennent plus puissantes tandis que les équipes moins fortes souffrent; aussi l’écart entre les équipes est permis de continuer à augmenter.

En plus, la croissance du phénomène de transfert démontre un changement profond dans le sport de football déjà remarqué par Galeano dans son livre, Football, Ombre, et Lumière. En fait, la capacité d’échanger les joueurs, de les acheter, et de les vendre, vole un peu de l’autonomie des joueurs, qui souvent n’ont aucun choix dans leur contrat et l’équipe qu’ils joignent. Si un joueur ne veut pas jouer pour une équipe spécifique, tant pis, car si l’équipe le veut, il doit y aller, faut d’une capacité de choisir lui-même. Ainsi, cela montre comment “le sport s’est transformé en industrie” (Galeano, 1997, p. 2), où le “jeu est devenu spectacle…une des affaires les plus lucratives du monde” (Galeano, 1997, p. 2) grâce à la mondialisation. Mais plus spécifiquement, Galeano parle de comment les joueurs deviennent de plus en plus comme les marchandises tandis que le sport commercialise, faute d’autonomie: “les hommes d’affaires l’achètent, le vendent, le prêtent, et il se laisse faire en échange de la promesse d’une gloire plus grande…” (Galeano, 1997, p. 3). Le business de football crée un environnement où les joueurs deviennent les “prisonniers” (Galeano, 1997, p. 3), et l’accroissement dans la pratique de transfert est une des raisons pour lesquelles cet environnement traite les joueurs comme des animaux dont on peut échanger plutôt que les vraies gens.

En fait, dans son livre 8 Juillet 1998, Lilian Thuram touche à ce phénomène et système injuste dans le business de football pendant ses négociations de joindre une équipe Italienne. Juventus de Turin, “le plus prestigieux club d’Italie” (Thuram, 2004 p.82) voulait l’acheter, mais quand Thuram a demandé un peu de temps afin de se réfléchir, le dirigeant des négociations a répondu très désagréablement, disant, “il faut que tu saches que dans quarante-huit heurs l’option Thuram sera peut-être annulée” (Thuram, 2004, p. 84). Cela a créé une réaction négative chez Thuram, qui s’est rendu compte qu’il était en train d’être traité comme une marchandise: “cela signifiait que je n’étais qu’un pion à leurs yeux et qu’ils ne me manifestaient aucune réelle confiance” (Thuram, 2004, p. 84). Alors, il a rejeté le contrat, et au lieu il a joint l’équipe de Parme. Thuram est un exemple d’un joueur qui refuse d’être traité comme une marchandise, qui valorise sa liberté, et qui lutte contre le business de football où l’argent domine tout. En plus, il dit qu’il s’est rendu compte que pendant ces négociations il “était bien loin de la réalité du monde de football” (Thuram, 2004, p. 84); cependant, la triste vérité est liée dans le fait qu’en fait, cela est la nouvelle réalité du monde de football. Peut-être beaucoup de changements se sont passés entre 1998 et 2016, mais aujourd’hui, la manière dans laquelle les dirigeants des clubs traitent les joueurs est répandue et acceptée. Le traitement des joueurs comme une marchandise et l’échange fréquent des joueurs entre les équipes sont banals dans notre monde contemporaine. Bien qu’on puisse trouver les joueurs comme Thuram, qui luttent contre cette commercialisation du sport et valorisent le jeu pour le jeu tout seule, il est beaucoup plus fréquent de voir les joueurs qui accrochent à cette nouvelle façon de diriger le sport. Ils sont partisans du business de football, car cela veut dire qu’ils peuvent gagner plus d’argent. Le transfert leur permet d’améliorer leur vie professionnelle, gagner la notoriété, et acquérir plus d’argent. Mais, au même temps, le transfert, comme Galeano discute dans son livre, vole un peu de la vraie nature du football et ajoute aux changements dans le sport. Alors, après avoir étudié ce phénomène, qui apporte les bienfaits bien que les inconvénients, il faut que nous nous demandions, est-ce que le phénomène de transfert apporte du bien pour l’avenir du football?

 

Bibliographie:

ESPN. “Transfer Talk.” ESPN FC. http://www.espnfc.us/transfers/news

Galeano, Eduardo. Football, Ombre et Lumière. Lux éditeur: Montréal. 1997.

Goal. “Transferts.” Goal.com. http://www.goal.com/fr/news/33/transferts

Goldblatt, David. The Game of our Lives. Nation Books: New York. 2014.

SoccerNews. “Soccer Transfers.” SoccerNews.com. http://www.soccernews.com/soccer-transfers/

Thuram, Lilian. 8 Juillet, 1998. Editions Anne Carrière: Paris. 2004.

 

One thought on “Le Bilan mitigé du phénomène du transfert dans le football

  1. Nicholas Lokker

    Emily,
    J’ai trouvé ton explication du phénomène du transfert très intéressante. Je pense que ce phénomène a des avantages, par exemple une augmentation du niveau de drame pour les spectateurs et plus de liberté pour les joueurs (parce qu’ils peuvent maintenant changer d’équipe). Cependant, comme tu as mentionné, une problème avec les transferts est que les équipes avec beaucoup d’argent acquièrent une quantité disproportionné de pouvoir dans le sport. Quand une poignée d’équipes peuvent acheter tous les meilleurs joueurs, se perd le sens de compétition. Il y a aussi, comme tu as dit, le fait que les transferts traitent les joueurs comme s’ils étaient des objets plutôt que des personnes.
    Très bien écrit,
    Nick Lokker

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