Lyonel Trouillot is one of Haiti’s best known contemporary writers. He comes from a remarkable family: his brother, Michel Rolph Trouillot, is a brilliant and well-known anthropologist, while his sister Evelyn is also a well-known novelist in Haiti. He stands out in his generation of writers because he has never gone into exile, unlike many others, writing consistently from within Haiti and about events in the country. (Another writer who has a similar trajectory is Franketienne, who has written novels in Haitian Creole as well as French). Trouillot also has a regular radio program, and has written poetry and lyrics for popular songs. He also write for several newspapers in Haiti. A list of all his his works is available here.
The two novels by Lyonel Trouillot we will be reading (Children of Heroes for the English section, and Bicentenaire for the French section) are both short, dramatic portraits of life and Haiti. But both are also very complex in their construction, seeking to represent both a particular historical moment and the broader weight of the past in a short text. Bicentenaire dwells more directly on the question of how a novel should and can represent a certain event, and indeed opens with an interesting meditation on the relationship between a particular historical event — the student demonstrations against Aristide in 2004 — and his novel. In Children of Heroes, the past of the Haitian Revolution is present in the statues of heroes in downtown Port-au-Prince, but the novel centers on an act of violence resistance in the present by two children. (You can read a review of the English translation of Children of Heroes here).
We’ll be discussing Trouillot’s approach during lecture on Tuesday. In preparation for that, here are a few videos that can give you a sense of his work. All are in French, since he has rarely given interview in English. As you watch the first two videos, you can also think about (and perhaps critique) the ways in which the the French press presents the novels as well; and you can think about and try to characterize Trouillot’s political position on foreign aid — a topic taken up in other posts on the blog — when you watch the third video.
Here is a short video in which he discusses Bicentenaire.
And here is an intervention he made regarding post-earthquake reconstruction in Haiti.
What are your reactions to Trouillot’s work? What other materials can you find about Trouillot?
J’ai lu une citation de Trouillot quelque part, qui dit qu’il aime bien écrire de la juxtaposition entre le rêve d’un monde possible et la douleur d’un monde réel. Cette juxtaposition est manifeste dans son œuvre Bicentenaire. À un côté, nous avons le protagoniste, Lucien qui est un idéaliste et intellectuel. Et à l’autre côté, nous avons son frère, Joe le petit, qui est corrompu et un membre de la groupe qui tue Lucien avec les autres étudiants. Le petit représente la réalité, et il dit a son frère : « tu passeras ton vie à hésiter entre ton rêve d’une vie normale dans un pays normal- ta destinée la moins probable- et la force d’arracher à l’arbre la branche qui t’est refusée » (17). Il a un Glock, un revolver, pendant que Lucien utilise les mots et les livres comme des armes. Le petit croit dans le pouvoir de la violence, pendant que Lucien est un pacifiste dans le sens vrai. Lucien habite dans un monde idyllique, une rêverie. Il a des espérances pour le futur de son pays, mais à la fin, il est tué. Ce roman montre la réalité, dans laquelle le petit, l’homme qui est « tatoués des héros et de slogans hétéroclites : Guevara, Wycleef Jean, Tim Duncan, shoot to kill, les femmes c’est de la merde, les rats pourrissent dans leur trou, je veux tout, peace and love » (9), il réussit, ou au moins, survit.
Je veux aussi juste mentionner ma scène préférée, ou Lucien va chez le docteur et parle avec son épouse au lieu. J’aime la manière dans laquelle Trouillot répète le temps souvent, il montre comment seulement quelques minutes peuvent avoir un effet grave sur la vie de quelqu’un. A huit heure vingt-trois (très spécifique), « l’étudiant doit admettre le fait qu’il désire cette femme, pas la femme, la jeune fille que la femme a été » (45). Ils échangent quelques mots, mais il réalise, quand la voix petite dans sa tête se rappelle, que pour elle ceci est juste un jeu : « cette bourgeoisie qui flirte avec toi parce que c’est dimanche et qu’elle n’a rendez-vous avec son amant que dans l’après-midi, mais te mêle pas de croire que c’est une vraie conversation, tu ne la toucheras jamais, cette femme » (47). Cet échange offre aussi une fenêtre dans la vie bourgeoise en Haïti, que nous ne voyons pas ailleurs.
En lisant Bicentenaire, j’ai noté premièrement la style d’écriture de Trouillot et la structure de phrases dans le texte. À travers le livre, les phrases sont très longues avec une structure assez complexe, ce qui contribue à l’écriture fluide et descriptive. La longueur des phrases rend les mots lourds – les parties des phrases plus tard partent de parties premières, et ça fait un sentiment que les mots disent des choses très importantes et profondes.
La structure de phrases donne aussi une essence cyclique au livre. Par exemple, Trouillot utilise souvent des phrases longues et coulantes quand la voix intérieure de Lucien rêve. Quand la journaliste (l’Étrangère) pose des questions à Lucien, il répond dans la rêve, « Tout ce que je veux savoir, c’est si tu as toujours été aussi jolie et qu’est-ce qu’il faut faire pour que tu arrêtes de parler ta langue de machine à savoir, ta langue sèche de rapporteuse syndiquée, et que tu parles enfin ta langue d’intérieur, celle qui va avec le sourire, celle des formes lisibles sous la robe tout à l’heure quand je t’ai vue de dos, celle qui n’a rien à voir avec ta langue de métier, ta carrière, ton gagne-pain. » (64). La phrase permet le lecteur de prendre un petit voyage, loin de l’action du présent, mais en fin, la rêve finit quand un autre question de la journaliste nous ramène à la réalité. En plus, bien que les événements du roman se déroulent sur un matin de décembre 2003, nous apprenons la vie de Lucien, l’épicier, le petit, le docteur, et la femme du docteur hors de ce jour. Toutes les interjections des mots d’Ernestine Saint-Hilaire nous ramène au Plateau central et « la vie d’hier » (27) d’épicier nous ramène à 1960. Mais finalement, nous revenons à neuf heures en décembre 2003. Entre autres choses, je pense que la structure des phrases nous fait penser à l’essence cyclique de l’histoire et l’essence cyclique de la violence et de la vengeance dans l’histoire haïtienne. L’épicier dit qu’il veut seulement « une belle cérémonie avec une vrai fanfare pour célébrer le bicentenaire » (86-87), mais en fait, l’histoire se répète dans une manifestation violente deux cents ans après. Charmaine, dans son poste en bas, a noté que le roman évoque des souvenirs de l’histoire d’Haïti – je dirais que ce sont des mêmes souvenirs.
Comme nous avons discuté en classe mardi, Trouillot utilise son roman Bicentenaire et l’histoire de Lucien Saint-Hilaire (l’histoire avec un « h » minuscule) pendant l’année 2004 et ses rencontres avec des gens des classes sociales et des époques différentes pour faire des commentaires sur l’histoire plus grande d’Haïti (histoire avec un « h » majuscule). Même si ce roman est assez court avec une intrigue concentrée sur cette manifestation des étudiants contre les politiques de Jean-Bertrand Aristide, Trouillot réussit à souligner les événements importants de l’histoire d’Haïti depuis son indépendance deux cent ans avant. J’ai déjà posté ce site web dans ma poste au sujet de Lyonel Trouillot, mais voici-le encore : http://muse.jhu.edu/journals/small_axe/summary/v012/12.3.munro.html
L’analyse dans ce site web m’a enseignée beaucoup à propos des symboles du roman qui évoquent des souvenirs de l’histoire d’Haïti. Par exemple, la distinction entre le caractère de Lucien plus rationnel et paisible et celui de son frère « le petit », plus violent et dur, peut rappeler le lecteur à Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines, avec des comportements différents. Par exemple, la devise de Dessalines « Koupe tet, boule kay » (coupez la tête, brûler la maison) me rappelle au caractère amer et vindicatif du « Little Joe. » En plus, le docteur et Alfred comme personnages probablement étaient construits par Trouillot pour évoquer le sens du pouvoir associé avec la haute position sociale de François Duvalier et son fils Jean-Claude Duvalier. Puis, le journaliste étranger qui s’appelle Catherine et son commentaire sur sa « chance d’avoir le soleil » en Haïti qui met Lucien en colère représentent les idées fausses à propos de Haïti, qui appliquent aujourd’hui aux discussions des motives des ONGs et des autres organisations étrangères en Haïti (65).
Ce qui m’a étonné aussi en faisant des recherches sur Trouillot, c’était ses origines assez riches pendant qu’il grandissait dans une famille d’avocats. Alors, ce serait intéressant de savoir si son essai de décrire le personnage de Lucien, qui est arrivé à Port-au-Prince de son communauté modeste et plus pauvre, était difficile à cause de ses origines beaucoup plus différentes que celles de Lucien. Après avoir lu ce roman et parlé un peu avec Professeur Glover, j’imagine que ces origines élitaires de Trouillot peuvent aussi créer de suspicion à propos de sa représentation de Lucien, et aussi de ses critiques de Aristide, qui s’est associé plus avec les droits des hommes du peuple.