Sandrine Pauwels

Donc, notre premier question c’était si vous pouvez expliquer à nous un peu votre histoire. Comment est-ce que vous parlez le français, pourquoi vous habitiez ici et travailliez ici, peut-être au début où est-ce que vous êtes née ?

Je suis parisienne, je viens de Paris. J’ai passé une partie de mon enfance à Paris, une partie de mon enfance au Portugal aussi parce que mes parents étaient expatriés pour leur travail. Donc je suis revenue à Paris. Je suis partie quand j’avais trois ans, j’ai revenu quand j’avais dix ans, et après j’ai toujours vécu à Paris. Et puis j’ai fait mes études à Paris. Ensuite, j’ai travaillé à Paris. Ma formation est documentaliste, et je travaillais en commission des opérations bourse. C’est un peu comme la « ICC » ici, l’organisme qui contrôle la bourse. Voilà, donc j’ai travaillé là, et ensuite en trente ans je suis mariée, j’ai un fils et une fille, et mon mari avait vécu aux Etats-Unis et en fait à commencer à vouloir exporter aux Etats-Unis en produit de décorations françaises. Et donc on a décidé de venir s’installer aux Etats-Unis pour développer ce business.

Donc, moi, j’étais venue au Caroline du Nord en 1987 parce que j’avais un ami qui vivait ici. Donc, comme j’étais étudiant je m’étais promenée, j’avais visité au Caroline du Nord. Quand on a décidé où est-ce qu’on va aller, on a décidé de venir à Raleigh (en fait moi j’habite à Raleigh alors je n’habite pas à Durham). Et donc, voilà on est venu, on est arrivé avec nos deux petits enfants en Juin 1999. Et donc on est arrivé, et finalement on est toujours là !

Voilà et mon mari a développer son business, donc il l’importe aux Etats-Unis des comptoirs en lavé maillé. Donc c’est la lave qui vient des volcans de France, et c’est émaillée, c’est un comment de la couleur de sous. Et ensuite, c’est vendu partout aux Etats-Unis. Donc lui, il est responsable de tout le marché Américain. Alors moi, je ne travaillais pas, je me suis occupée de mes enfants ici jusqu’à le mois de septembre de cette année où j’ai commencé à travailler avec Helen Solterer pour le centre d’études Francophones Françaises ici à Duke.

Et, en faisant votre travail comme documentaliste, est-ce que vous étiez à la bibliothèque aussi ou c’est plutôt pour les bourses ?

Non c’était pas un bibliothèque, c’était vraiment un centre du documentation, c’était vraiment pour les jeunes qui travaillent. Donc on faisait beaucoup de recherche en droits de la bourse, beaucoup de recherche sur les sociétés. Donc, on était chargé de créer des dossiers à la demande pour les avocats, les gens qui faisaient les enquêtes sur les sociétés, et on recevait aussi un petit peu de publique mais ce n’est pas un bibliothèque. C’était vraiment un centre du documentation et pas ouvert au publique. C’est vraiment intégré à une entreprise.

Et quels sont les obstacles que vous avez rencontré dans la culture Américain ?

Ça c’est très compliqué. En fait, mon expérience c’est que en temps les français on a l’impression qu’on connaît le culture Américain. Donc, quand on dit qu’on va s’installer aux Etats-Unis, ce n’est pas comme qu’on dit qu’on va s’installer en Chine ou en Inde ou en Afrique qu’on dit « ah ! Ce fait complètement diffèrent, moi, je ne connais rien, je ne sais pas ». Alors on dit « oh on connaît, donc ça va être facile. Et en fait quand on arrive, on s’aperçoit qu’on ne connaît pas du tout. Et spécialement je pense parce que on ne va pas à New York, on ne va pas dans une grande ville connu déjà, on arrive dans le sud des Etats-Unis dans une petite ville (par rapport à Paris c’est une petite ville), et les choses sont très différentes en fait. La façon dont les gens fonctionnent…le sens qu’au début d’aller dans un supermarché, je trouvais rien, c’était très compliqué pour moi. Donc en fait tous les jours, tu as l’expérience de dire « je croyais que je connaissais mais en fait je ne connais pas ». Et ça c’est très intéressant en fait, c’est très intéressant. Finalement, on pourrait croire que c’est pas très exotique, très différent venir aux Etats-Unis. Mais en fait c’est très très différent de ce qu’on pense, et il y a beaucoup de choses à apprendre.

Et ce sont peut-être des choses dont on n’entend pas parler dans le reste du monde, oui ?

Exactement ! C’est la vie quotidienne en fait. C’est aussi les relations entre les gens, c’est plein de choses.

Pensez-vous que c’est plus facile pour les enfants, à votre avis ?

Oui, alors mon fils avait cinq ans, et ma fille avait neuf mois. Donc pour mon fils ça était très facile en fait. Il est allé à l’école Américain, mais il a appris l’anglais en aller une petite année il savait très très bien parler anglais, bien mieux que moi. Ça c’est sûre. Et ma fille, oui, elle a toujours grandi ici.

Donc effectivement, vos enfants sont des Américains ?

Ouais, c’est pas si simple parce qu’ils sont vraiment de double culture parce que chez moi, on ne parle que le français. Il n’y a jamais eu d’anglais. On a jamais parlé à nos enfants en anglais. Puisque on est tous les deux de langues maternelles françaises – on ne jamais parle en anglais. Et par contre, eux se parlent en anglais entre eux, ce qui est très intéressant. C’est à dire les deux enfants parlent en anglais quand ils parlent de quelque chose qui est lié aux leurs études à l’école. Mais à nous ils parlent en français. Et c’est vrai qu’on voyage quand-même très souvent en France, et puis moi, j’ai beaucoup beaucoup essayé de garder le français le plus que je pouvais parce que je savais que si non, l’anglais allait tous l’emporter. Donc, j’ai beaucoup fait d’efforts pour ça. Et donc, ils parlent bien français, etcetera.

Est-ce qu’ils ont des amis français ?

Oui, quelques ans parce qu’ils ont la famille en France, mais ici il y a une petite communauté française quand-même. Donc ils ont grandi avec des enfants français qui étaient de leur même âge. Mais, bon, il en a beaucoup qui sont partis. En fait, ma fille a encore vraiment une seule amie très très proche. Elle est francophone mais elle est canadienne. Mais elles sont vraiment très très proche. Et mon fils, non. Ses très bons amis sont répartis quand il avait un dixième d’année. Donc, il a eu beaucoup moins d’amis français, ça c’est clair. Il a beaucoup plus d’amis Américains et vraiment dans la culture Américain.

Ça c’est très lié à nos études, la communauté Francophone au Caroline du Nord. Est-ce qu’il y a une communauté française ici ?

Oui, c’est moi qui a fait une liste de la communauté sur Raleigh et en Triangle, pas tellement Chapel Hill et Durham, mais surtout Raleigh. Et Cary, parce qu’il y a plus en plus de francophones qui sont à Cary. Et oui, il y a bien quatre vingt familles. Je ne sais pas les chiffres exacts, mais il n’y a pas mal de francophones, et de plus en plus en fait. Il y a beaucoup d’entreprises qui amène des francophones, plus les canadiennes francophones qui sont très nombreux aussi. Donc, ça fait une communauté assez importante et très diverse. Il y a tout sorte de gens, tout sorte de métiers, tout sorte d’âges aussi. Il y a des gens qui prennent leur retraite par exemple ici au Caroline du Nord.

Est-ce que vous vous sentez encore lié au monde de travail francophone ? Par exemple, avec l’entreprise de votre mari, est-ce qu’il doit faire encore des négociations avec des gens en France et encore des connections assez fortes ? 

Oui, puisque en fait l’entreprise qui est en France, même-si lui, il est indépendant, l’entreprise en France l’entreprise chez qui il achète les produits. Donc, il est tout le temps en contact tous les jours avec eux. Il faut qu’il la visite, il y a des réunions…donc le lien est assez fort.

Est-ce que vos enfants prennent les cours de Français à l’école ?

Alors non, ça c’est un peu compliqué. Est-ce que vous connaissez le CNED ? Le CNED c’est un organisme français qui dépend du ministère de l’éducation qui propose des cours de Français comme si vous alliez à l’école en France, mais par correspondance. Donc en fait essentiellement c’est pour les enfants qui sont malades ou les gens qui voyagent et qui ne peuvent pas été dans une école fixée. Et, ça s’adresse aussi aux expatriés ou gens qui vont à l’étranger où il n’y a pas d’écoles françaises. Donc moi, j’ai fait à mon fils le CNED par correspondance, uniquement le français (j’ai pas fait les maths et les autres matières) jusqu’à peu près la seizième. Pour ma fille je l’ai fait un petit peu mais en fait juste pour lire et écrire. Le problème c’est que le niveau de mes enfants est trop élevé pour reprendre à high school, le français de basse. Finalement, mon fils, on est avais fait un « deal » qu’il reprenait AP French en douzième grade. Et il m’a trompé et il ne l’a jamais fait. Donc je n’ai pas des espérés que ma fille le fasse, mais en littérature juste pour que le niveau pour là.

 

 

Comments are closed.